Avec un Thami Ghorfi (Tenor Groupe) des grands jours à l'animation et à la présentation de la soirée, un Noureddine Ayouch (Shem's Publicité), président du jury avec son éternel sourire et ses petits yeux espiègles et un ministre de l'Industrie et du commerce qui aurait chanté, à sa table, en petit comité, l'air des confitures Aïcha des années 70, la première édition des Morocco Awards a amplement tenu ses promesses. Les «Marocaines» d'abord Sur une idée d'Ahmed Réda Chami, avec la collaboration de l'OMPIC et une mise en scène en musique réussie de l'agence Médiation, les Morocco Awards étaient destinés à valoriser les marques marocaines sur le marché national, comme à l'international. De Aicha à Marwa, de Bisou à Bigdil sans oublier Méditel, Hit Radio, les jus Marrakech, Ingelec et les peintures Colorado, les eaux Ain Soltan ou le site Rekrute.com., 67 marques et entreprises ont, au total, déposé un dossier de candidature avec, au final, seules une vingtaine de nominées à l'arrivée et 4 marques récompensées à l'issue des réunions du jury de cette première. Celui-ci comprenait outre Noureddine Ayouch, Dounia Taârji, conseiller financier et ex-numéro 1 du CDVM, Bouselham Hilia du MCI, Abdelmalek Kettani de Galaxy et président du Conseil d'affaires Maroc-USA à la CGEM et Jeloul Samsseme, le directeur du C.R.I de Tanger. Des invités de marque Parmi les invités prestigieux de la soirée figurait notamment Bernard Brochand, un des papes de la publicité en France des années 60 aux années 90, aujourd'hui député-maire de Cannes et président du Comité français anti-contrefaçon, ainsi que le jeune maire de Tanger et patron de Cap Radio Samir Abdelmoula. Des représentants de dix pays dont l'Egypte, la Tunisie, la Hongrie, la Grèce, l'Espagne, le Portugal, la France, la Slovénie ou encore la Roumanie étaient représentés par des délégués ayant également fait le voyage pour la tenue en marge des Morocco du comité euro-méditerranéen de lutte contre la contrefaçon (Voir encadré). Avant d'effectuer un vote final à Tanger dans l'après-midi du 4 décembre, les membres du jury s'étaient réunis deux fois à Casablanca pour finalement retenir Aïcha dans la catégorie Marque de Fabrique, BMCE Bank dans la catégorie Services, Marwa dans la catégorie Commerce et Distribution et Méditel pour le Prix du Public. Une question de cohérence Si l'ensemble des réunions et des choix de nominés s'est passé sans frottements majeurs, le fait que BMCE Bank se soit retrouvé dans un groupe jugé déséquilibré avec le quotidien Aufait, Wafasalaf, Hit Radio ou rekerute.com a suscité quelques interrogations sur la cohérence de ces regroupements. Interrogé par Les Echos à ce sujet, Noureddine Ayouch n'a pas caché que «le jury s'est également posé quelques questions mais, qu'au vu des performances de la BMCE Bank en termes d'innovation technologique, de produits, de politique marketing, de présence internationale dans 35 pays et d'action citoyenne avec, notamment, le réseau medersat.com, le choix est apparu cohérent et judicieux au final». Dont acte. Interrogé sur la coïncidence de récompense de la BMCE Bank avec le prix accordé à Méditel quelques minutes plus tard, Ayouch a été catégorique en pointant du doigt le fait que le prix récompensant Méditel était attribué par le public à l'issue d'un sondage. Défendre les marques... en marge de l'hommage L'OMPIC que dirige Adil El Maliki a fait d'une pierre deux coups en convoquant une réunion du comité euro-méditerranéen de lutte contre la contrefaçon en marge des Morocco Awards. Depuis l'année 2008, le Maroc a adhéré à “la déclaration de Cannes anti-contrefaçon" et constitué un Comité national pour la propriété industrielle et anti-contrefaçon le 23 avril 2008, sous la houlette de Ahmed Réda Chami et l'ex-numéro 1 de la CGEM Moulay Hafid Elalamy. Selon El Maliki, «la contrefaçon qui affecte 10% du commerce mondial, soit près de 500 milliards de dollars, concerne également 12% du marché du jouet, 10% de ceux de la parfumerie et des cosmétiques et 8% du marché des pièces détachées». La santé, la sécurité, l'emploi et les finances publiques sont concernées. Mais, pour avoir atteint ces volumes, la contrefaçon semble profondément enracinée et protégée par des intérêts économiques et politiques. Réprimer les tricheurs et sensibiliser semblent les deux seules cartes à jouer pour l'instant pour tenter d'endiguer un phénomène envahissant.