Mercredi 1e septembre 2010. Ce jour-là l'oralité se parera de ses plus beaux atours pour rendre hommage au Melhoun. C'est ce jour, également, que le cycle de conférences organisées par la Villa des arts de Casablanca décortiquera la splendeur et le raffinement de cette belle expression populaire marocaine. Un art ancestral sans entrave de langue Le Melhoun, «un joyau de la littérature populaire marocaine plusieurs fois centenaire» et également un art poétique à part entière, connaît exceptionnellement en ce mois sacré une affluence populaire. «Le malhoun, expression du génie marocain» devancera «le melhoun, miroir vivant de la société». Prévus mardi 7 septembre au même espace, les deux thèmes seront présentés par Fouad Guessous, journaliste écrivain et féru du Melhoun. Deux conférences pour une immersion dans une culture que tout le monde revendique, avec quelques nuances, mais dont peu de gens arrivent à réaliser la portée soit au niveau de l'ancrage d'une identité composite, puis pour l'identification d'un patrimoine marocain ambigu. Abstraction faite des problèmes linguistiques. Fouad Guessous, par sa traduction des plus belles Qssaid dont il a «subtilement conservé et la musicalité et la poésie», comme on l'indique à la Villa des arts, nous plonge dans ce faste qui faisait la joie de nos ancêtres. Guessous s'est consacré à travailler dans le secteur bancaire, mais il est aussi écrivain journaliste à ses heures perdues où la passion brulante pour le Melhoun occupe toute la place centrale depuis bien des années. Ses objectifs: faire connaître cet art populaire ancestral aux Marocains d'expression française et aux francophones du monde entier, a fortiori, rendre un hommage littéraire et culturel aux grands poètes interprètes comme Sidi Kadour Alami et Thami Mdaghri. Melhoun écrit ? Décidez-vous à faire le tour des publications scripturales de cet art oral et vous ferez le tour de la question entre des ouvrages tels que «Mâalamant Al melhoun» de Mohamed El Fassi (1997); «Al Quacida, Al Zajal fi lmaghrib», une étude de Abbas Jirari (1974), et «Guide bibliographique du Melhoun du Maghreb», un ouvrage de Ahmed Amine Dilaï (1996). En la matière, Fouad Guessous a signé un coffret de quatre tomes, disponible à la librairie Carrefour des livres à Casablanca. Dans «Le melhoun marocain», on retrouve des traductions en langue française de poèmes anciens et standards et des chants méditatifs marocains. Ses publications sont plus que de simples traductions où le texte original a son semblable. C'est une esquisse de ce qui devrait constituer une base académique pour s'instruire, en langue française, sur l'art du Melhoun. De ses publications, de l'histoire du Melhoun, de la magie des mots et de la société marocaine, l'écrivain compte en rendre un rappel et une considération.