Les pêcheurs espagnols poussent un «ouf» de soulagement. Les indemnités relatives à la suspension de l'accord de pêche par le Parlement européen sont enfin disponibles. Le gouvernement de Rajoy a rendu public, lundi, le montant des aides allouées aux armateurs et marins affectés par la décision des eurodéputés. Concrètement, les concernés recevront 9,2 millions d'euros en guise de dédommagements. La somme sera répartie entre les propriétaires de 70 bateaux ainsi que les 60 membres de l'équipage. Les associations de pêche ont salué l'initiative tout en réitérant l'appel à la reprise des négociations pour la conclusion d'un accord en bonne et due forme. «Nous voulons reprendre notre activité dans les eaux marocaines», lancent-ils en substance. Même s'ils ne nient pas l'importance de cette mesure, les représentants des intérêts des marins estiment qu'il ne faut pas perdre de vue le principal objectif, à savoir le retour des chalutiers espagnols à la capture dans les zones poissonneuses marocaines. La CE aussi passe à la caisse Au sujet des mesures compensatoires, le gouvernement de Rajoy mettra la main à la poche pour financer une partie de ces aides. En effet, les caisses de l'Etat espagnol devront s'acquitter d'une partie des indemnisations. Le reste sera pris en charge par la Commission européenne. Selon le BO, les aides couvrent une période de six mois, renouvelable par une période similaire, au cas où les négociations tarderaient à accoucher d'un pacte. L'Exécutif espagnol place d'énormes espoirs sur une issue favorable, avant que le premier semestre des aides n'arrive à terme, pour éviter une reconduction des subventions. Ce qui explique d'ailleurs la mobilisation du voisin auprès de la CE, afin que celle-ci accélère la cadence du processus. Le pactole, réparti entre les armateurs et les marins, alloue aux propriétaires des bateaux la somme de 100 euros pour chaque jour d'inactivité selon la taille de l'embarcation. En attendant un compromis Au total, les propriétaires des embarcations toucheront la somme de 3,66 millions d'euros. Cependant, les bénéficiaires devront cesser toute activité pour avoir droit aux indemnités. En ce qui concerne l'équipage, les compensations allouées sont de l'ordre de 5,45 millions d'euros, à raison de 45 euros par jour. Les aides ont un effet rétroactif, à partir du 14 décembre, la date du rejet de la prorogation du protocole par l'Hémicycle européen. À dire vrai, le montant est dérisoire par rapport à la quantité réclamée par la ministre de l'Agriculture du gouvernement sortant. Pour mémoire, le gouvernement socialiste de Zapatero a exigé la somme de 30 millions d'euros. Finalement, les affectés n'auront droit qu'au tiers de la cagnotte. Tout porte à croire que l'Espagne a reçu de la CE des garanties sur un traitement rapide du dossier, ce qui a amené le voisin à revoir à la baisse l'enveloppe des indemnités. Les responsables espagnols ont fait savoir, à plusieurs occasions, leur satisfaction du processus et leur confiance en ce que les deux parties, marocaine et européenne, arrivent à un consensus, dans les plus brefs délais.