Le développement du secteur de la distribution a été couronné cette année par une 15e place du Maroc (ce qui représente un bond de 4 places) dans le classement mondial de référence Global Retail Development Index publié par AT Kearney. Cette enquête se base sur des critères portant sur l'attractivité du marché, le risque pays, le degré de saturation du marché et la pression du temps. Elle prévoit notamment une croissance annuelle de 5% dans les prochaines années et a même attribué au Marocle rôle de «hub» dans la région MENA. Ce leadership régional acquis, quelles sont donc les pistes de développement pour le secteur ? Même s'il ne représente encore que 10% du commerce de détail à l'échelle nationale, le commerce de grande distribution a connu une expansion record dès le début des années 2000. Elle est due, en particulier, à l'intégration de nouveaux entrants (le turc BIM et le français Carrefour) et l'ouverture de nouveaux magasins appartenant aux chaînes historiques (Marjane et Metro). Ainsi, le nombre total des ouvertures s'est porté à plus de 40 unités pour la seule année 2009 avec une enveloppe totale de développement réseau qui s'est élevée à 400 MDH et a enregistré une croissance aux alentours de 5,7%, réalisant une valeur ajoutée d'environ 7,9 milliards de DH. Déjà largement responsable de la situation positive dans laquelle évolue la grande distribution au Maroc, l'émergence d'une classe moyenne nationale est un facteur déterminant dans la continuité de cet état de fait, surtout lorsqu'elle s'accompagne d'un changement dans les habitudes socioéconomiques au profit du commerce moderne au détriment du détaillant classique. Aussi, le potentiel de croissance du secteur est énorme puisqu'il ne représente encore que 8 m2 de surface pour 1.000 habitants (alors qu'il est de 20 en Tunisie), ce qui présage d'une série de nouvelles ouvertures dans les principales villes du pays lors des prochaines années. BIM a d'ores et déjà annoncé un objectif de 250 points de vente en 2015, à la même année, Aswak Assalam comptera, selon ses estimations, 15 magasins alors qu'il n'en compte qu'une dizaine actuellement. Le géant Marjane poursuit, quant à lui, un rythme d'ouverture de 3 à 4 par an. Mais ce développement reste centré sur les zones urbaines et le défi pour les grandes surfaces est leur capacité à s'implanter hors de ces zones. Tout un challenge.