Ce matin à Casablanca, Abdeslam Ahizoune, président du directoire de Maroc Telecom, a rendu publics les résultats de l'exercice 2011. Décrivant une année riche en bouleversements, au niveau régional comme national, Ahizoune nuance toutefois l'impact des mouvements sociaux sur l'activité de son groupe, précisant ainsi que «malgré un contexte de crise importée, nous (Maroc Telecom, ndlr) l'avons digérée de la meilleure des manières», avant d'ajouter que certes «la croissance a été très limitée, mais nous avons gardé notre leadership sur nos marchés, au regard de nos chiffres et de nos marges». C'est ainsi que s'interprète la publication, la veille, de l'opérateur télécom historique selon laquelle, «en 2011, Maroc Telecom a privilégié la baisse des prix, l'innovation et la qualité de son réseau pour stabiliser son parc mobile au Maroc et maintenir son leadership sur le marché». Cela donne au final un chiffre d'affaires consolidé de 30.837 millions de dirhams, en retrait de 2,5 % par rapport à 2010 (-2,3 % en base comparable). Ce retrait s'explique par le recul du chiffre d'affaires au Maroc (-4,4%), dans un contexte de fortes baisses des prix du mobile, compensées en partie par une croissance solide à l'international ( 8,9%), notamment en Afrique de l'Ouest. Au dernier trimestre de l'exercice, le chiffre d'affaires du groupe Maroc Telecom a reculé de 3,9 % par rapport à la même période en 2010, pour s'établir à 7.627 millions de dirhams. Le parc clients du groupe a enregistré une bonne dynamique, avec une croissance de 12,2 % à près de 29 millions, tirée essentiellement par l'International, dont le parc a crû de 39,2 % en un an. «Les résultats obtenus sont ainsi conformes à nos objectifs, malgré un environnement réglementaire défavorable et une concurrence agressive», apprécie Ahizoune. Il projette qu'en 2012, «le groupe entend poursuivre la baisse des prix, afin de stimuler les usages, et maîtriser ses coûts, pour maintenir une rentabilité élevée». Il est aussi revenu sur la 4G, pour laquelle «il n'y a pas encore de licence», et sur le réseau satellite, «ou là les choses se compliquent entre Maroc Telecom et le régulateur, qui ont des vues différentes sur le sujet», ce qui lui fait dire cette phrase : «à Maroc Telecom, nous en faisons une question de principe, puisqu'on ne peut céder sur la neutralité technologique». Il précise ainsi que des offres ont été faites par le régulateur, toutes refusées parce que, explique-t-il, «nous ne répondons que de ce qui nous appartient», allant même jusqu'à dire que seules «les fréquences appartiennent au régulateur». Enfin, Ahizoune regrette qu'«on n'(ait) pas donné sa réelle place à l'ADSL au Maroc, au détriment de la 3G, qui ne devrait être qu'une offre complémentaire».