La femme marocaine est-elle économiquement compétitive ? Des éléments de réponse à cette interrogation figurent dans une récente étude publiée et menée dans 113 pays, par le groupe d'études, de recherches et d'analyses, Economist Intelligence Unit. Selon le classement mondial – premier du genre – établi par cette institution, le Maroc se place à la 78e place en termes d'opportunités économiques favorables à la gente féminine, avec un score de 44,1 points, bien loin du peloton de tête mené par la Suède(1e ), la Belgique (2e ) et la Norvège (3e ). La Marocaine arrive juste devant la Nicaraguayenne et la Vietnamienne, toujours dans le cadre de ce même classement. Toutefois, pris sous un angle régional, le Maroc occupe la troisième place, talonnant la Tunisie (44e mondial) et l'Egypte (62e mondial). Le voisin algérien ferme la marche avec un classement mondial à la 93e place. Sur le plan continental, le Maroc se positionne dans le top-ten des pays africains. Le pays se retrouve à la septième place, devancé par le Bostwana (71e mondial) et suivi par la Tanzanie (83e mondial). Les trois premiers pays du continent, en matière d'opportunités économiques en faveur des femmes, sont, respectivement, les Îles Maurice (37e mondial), l'Afrique du Sud (44e mondial) et la Namibie (59e mondial). Le bas du tableau africain est occupé par la Côte-d'Ivoire (110e mondial), le Tchad (111e mondial), ainsi que le Soudan (113e mondial). «Peut mieux faire !» Partant du général au particulier, cette 78e place du Maroc dans la catégorie «Opportunités économiques», se reflète à travers un autre indicateur beaucoup plus concis. En effet, sur le volet «Niveaux de revenus», l'Economist Intelligence Unit place le Maroc dans la catégorie des revenus «moyennement bas», se trouvant dans la fourchette située entre 976 dollars US et 3.855 dollars US. Le pays hérite de la 17e place avec 44 points, dans cette même catégorie où il se retrouve avec des pays comme la Tunisie (1er) et l'Egypte (8e). Le Maroc passe toutefois juste devant la Jordanie et l'Indonésie, tout en devançant d'autres grandes économies comme l'Inde (20e ), l'Iran (24e ) ou le Nigéria (23e ). Les niveaux de revenus des femmes travailleuses n'ont pas connu de grandes évolutions dans ces derniers Etats. Par ailleurs, d'après les experts de l'Economist Intelligence Unit, ces facteurs s'inscrivent dans un cadre beaucoup plus large, «déterminé, dans tous les pays du monde, par une série de critères que sont les lois et les régulations, les us et coutumes, qui conditionnent l'accès de la femme dans le cercle – encore très masculin – de la vie active». Accès au financement Force est en effet de constater que l'importance de ces critères varie selon les régions d'activités. En Afrique, dans le domaine des politiques d'emplois, le Maroc se classe à la 24e classe, bien loin devant des pays comme la Tunisie (1er), le Bénin (2e ) et la Tanzanie. Ce classement est tout de même pondéré par le bon positionnement du pays, quant aux critères «Accès au financement» et «Statut social des femmes». Dans la première sous-catégorie, le Maroc se hisse à la troisième place, précédé par l'Afrique du Sud (1er) et les Îles Maurice (2e ). Cette performance est due à la facilité d'accès et à la multiplication des produits financiers qui caractérisent, depuis quelques temps, les secteurs bancaire et financier marocain. Quant au «Statut social des femmes», le Maroc est à la huitième place, devant le Ghana (9e ), mais toujours derrière la Tunisie (1er) et les Îles Maurice (2e ). Le pays se retrouve toutefois, à la 14e place dans la sous-catégorie «Education et formation». En tête, on retrouve les même pays, en l'occurence l'Afrique du Sud (1er), les Îles Maurice (2e ) et la Tunisie (3e). Par ailleurs, l'institut d'analyses relativise ces données, indiquant s'être basé uniquement sur les statistiques enregistrées dans le secteur formel des 113 pays étudiés. Le rapport de l'Economist Intelligence Unit souligne également que le domaine informel dans lequel aucun chiffre de la présence féminine n'est disponible est surtout développé dans les pays à économie moins avancée.