L'œuvre généreuse de Mohamed Mourabiti dégage une force vitale et une liberté de pensée qui renvoient vers ses terres natales où souffle l'esprit et où on se sent libre. Du 13 novembre au 24 décembre, l'artiste peintre expose à la galerie de l'Institut français de Rabat. Ses travaux baignent dans la paix. Blanches, pures, ce sont les portes de l'univers qui s'ouvrent. Chaque fois, de manière nouvelle. «Ma palette change de ton avec les saisons», explique l'artiste. «Mais ici, c'est bien d'une saison intérieure qu'il s'agit», a écrit la critique Souné Prolongeau-Wade à son propos. Les thématiques dessinées par l'artiste ont subi des revirements multiples. De la terre en 2002, avec sa gamme minérale et ses renvois identitaires; de la parabole comme graphisme, inscrit dans le paysage citadin, à la figure maraboutique comme référence spirituelle. C'est cette dernière qui a fini par infléchir la conception de l'espace chez l'artiste, entraînant une dérive des couleurs initiales. Sinon une altération à une forte tentation mystique au niveau des formes. Mourabiti a abouti à ce qui nous paraît être une synthèse. Celle d'un parcours ascendant de régularité et de persévérance. L'art en quête du religieux Né à Marrakech en 1968, l'artiste peintre vit et travaille entre Casablanca, Marrakech et Tahnnaout. Il est fondateur d'Al Maqâm, lieu de rencontres culturelles et résidence d'artistes. Pour cela, Mohamed Mourabiti ouvre à travers son art de nouvelles brèches dans sa quête spirituelle. Il n'hésite pas à recourir aux matériaux qu'il implique comme vicissitude des temps qui courent ; en utilisant comme technique le collage de journaux et de revues. Il parsème ainsi son œuvre de petites taches colorées. Collage dont il nivelle la surface, calibre les tonalités et bouleverse la teneur. L'ensemble pour une lecture personnalisée. L'artiste compte à son actif plusieurs exhibitions personnelles. En 2008, outre l'exposition qui a eu lieu à la galerie noire sur blanc, l'artiste a exposé ses œuvres à la galerie Nobilis à Paris. Une année plus tôt, ce sont Dar Cherifa à Marrakech, la galerie de la croix à Tanger, l'Institut français de Casablanca et la Galerie Foresigt Art Center en Jordanie qui ont réuni ses œuvres. En avril 2008, Mourabiti a participé à une résidence artistique à la Cité Internationale des Arts à Paris.