La restauration des mosquées menaçant ruine, un chantier d'envergure, mais aussi un chantier nécessitant des budgets conséquents. Le ministère des Affaires islamiques a initié, depuis quelques années, ce projet en procédant à la remise en état de plusieurs mosquées et à la fermeture de celles non conformes ou menaçant ruine. Aujourd'hui, le ministre de tutelle, Ahmed Taoufiq, indique que le royaume compte 52.400 mosquées occupant une superficie totale d'au moins 8,5 millions m2, des bâtiments publics qui nécessitent un entretien et une mobilisation budgétaire pour leur réhabilitation. Hier mardi, devant les Conseillers, Taoufiq a souligné que ce chiffre ne concerne pas seulement de restauration ou de rénovation, mais également de reconstruction de certaines mosquées fermées. Néanmoins, malgré les efforts déployés en matière de réhabilitation des mosquées fermées, les opérations de contrôle menées par les walis et les gouverneurs dans le cadre du Dahir n° 121-14-1 (25 ramadan 1435), ont abouti à la fermeture de près de 200 mosquées annuellement pour restauration. L'opération de restauration des mosquées a démarré en 2011, a rappelé le ministre, faisant état de près de 4.661 expertises techniques effectuées, pour un coût total de 140 MDH. Ce processus a abouti à la fermeture de 3.238 mosquées, dont 1.034 ont été réhabilitées, 459 sont en cours de réhabilitation et 189 sont en cours d'autorisation, tandis que les mosquées restantes nécessitent un milliard de dirhams pour être réhabilitées. Justement, c'est à ce titre que le ministre des Affaires islamiques n'y est pas allé par quatre chemins hier lorsqu'il a annoncé sous la coupole que son département a sollicité une enveloppe financière supplémentaire pour la période 2020-2022, d'un milliard de dirhams (à raison de 300 millions par an). Si aucune suite n'est donnée à cette requête, le ministère sera contraint de geler à partir de l'année en cours, la plupart des nouveaux projets de mosquées, de complexes administratifs et culturels et d'écoles de l'enseignement coranique.