Le cas de l'escroquerie «Bab Darna» devrait nous sensibiliser à d'autres aspects, au-delà du préjudice financier subi par les victimes. Il s'agit de l'éthique. Ainsi, ces escrocs ont trompé tout un écosystème : clients, médias, publicitaires, prestataires de service et opinion publique, utilisant les grands moyens pour induire tout le monde en erreur. Car, quand on voit les messages publicitaires sur l'axe Dar Bouazza-Azemmour, on se rend compte à quel point, la publicité mensongère a gagné du terrain. Des projets à 15-20 kilomètres d'Azemmour dont l'annonce publicitaire indique «projet à 20 minutes de Casablanca» ne devraient en principe bénéficier d'aucune crédibilité auprès des clients. C'est à partir de là que le client devient le premier rempart contre toutes les tentatives d'escroquerie et le contrôleur en chef. Il est temps de prôner le «name and shame» et de signaler nominativement, preuve à l'appui, les promoteurs véreux, que le problème concerne la communication, les délais ou encore la qualité. S'agissant du projet «Bab Darna» il est quand même curieux que d'aucuns s'en prennent aux artistes marocains qui ont participé à la campagne de publicité, eux-mêmes victimes puisqu'ils devaient être payés en nature. C'est comme reprocher à un journal de publier une annonce sur un produit qui s'avérait, après, non-fiable. De plus, le client est censé être averti en lisant et en assimilant le contenu des contrats, tout comme en ayant une idée précise sur les prix du marché, avant de signer un acte d'achat. On ne peut pas ne pas se poser des questions face à une tarification défiant toute concurrence, à la limite des soldes de prêt-à-porter (50%). Cela va au-delà de toute marge du secteur ! La publicité mensongère existe bel et bien, et s'il incombe à l'Etat de la combattre par la stricte application de la loi, le client peut contribuer à son éradication en dénonçant les promoteurs peu scrupuleux.