Les Casablancais retrouveront leur nouveau parc fétiche «Sindibad» en décembre 2013. Et il sera rebaptisé «Sindibad by Walibi». L'annonce en a été faite, hier, lors de la signature de la convention relative à l'aménagement du site entre l'adjudicataire final et les autorités locales. Les contours du deal ont également été dévoilés, hier, à la wilaya de Casablanca, lors d'un point de presse. Comme annoncé, et à l'issue de plusieurs rounds de négociations (au total 18 mois), c'est le groupement composé d'Alliances Développement Immobilier, Somed (Société Maroc Emirats arabes unis de développement), Devpark (Actif Invest), Palmeraie Développement et la Compagnie des Alpes (filiale de la Caisse française de dépôt et consignations -CDC-) qui se chargeront d'aménager le site et ce, avec un investissement de plus de 2,3 milliards de DH. Sur la maquette, l'assiette foncière du projet est composée de quatre chantiers : résidentiel (20 ha, dans le cadre d'une concession), hôtelier et bureau (4 ha), parc archéologique (5 ha, ni cédé ni concédé mais à aménager et à réaliser) et le parc de loisirs (32 ha, concession de 25 ans). Selon le wali de la région du Grand Casablanca, Mohamed Halab, l'Etat a pu obtenir l'engagement des aménageurs de réaliser en priorité le parc de loisirs, pour un investissement de plus de 350 millions de DH. «Casablanca est pressée et ses habitants ont besoin de signaux forts quant à l'état d'avancement des chantiers lancés», souligne Halab. On annonce même que le parc de loisirs sera livré avant 2013. «Le parc sera géré dans le cadre d'une concession», rappelle, pour sa part, le président du Conseil de la ville de Casablanca, Mohamed Sajid. Repositionner Casablanca «Au-delà du parc de loisirs, il s'agit de restructurer toute la zone», indiquent les promoteurs du projet. Selon ces derniers, le réaménagement de la zone concerne deux volets : l'aménagement, l'équipement et l'exploitation du parc d'attraction Sindibad, le développement et la commercialisation du site «Carrière Schneider» (les matériaux prélevés du site ont jadis servi à construire le parc de Casablanca). Aujourd'hui, le site sert de bidonville à environ 1.000 foyers. Une «décharge» et une zone «délabrée» de l'avis du maire de la ville, Mohamed Sajid. Ces 4 ha, appartenant au domaine privé de l'Etat, vont servir à réaliser un programme d'investissements (hôtels, commerce, bureaux...). Le terrain quant à lui sera mis à la disposition du groupement sous forme d'un bail emphytéotique. Et quid du sort des bidonvillois ? «Ils seront relogés dans le cadre d'une convention avec Idmaj Sakane», rassure Sajid. Le groupement mettra aussi la main à la poche pour recaser les 1.000 foyers. On parle d'une bagatelle de 120 millions de DH. Toujours dans le volet social, les aménageurs devront aussi faire une offre de départ volontaire aux 50 personnes travaillant actuellement dans le parc et relevant du Conseil de la ville. Sans parler des 40 millions qu'il faudra débourser pour «la réalisation de fouilles archéologiques au niveau du grand Casablanca». Une tarification contrôlée ? Les Casablancais devraient débourser une moyenne de 150 DH pour goûter aux attractions du parc, dans sa nouvelle version. Un tarif «abordable», selon les initiateurs du projet car il englobe le tarif d'accès et quelques attractions. «Des palettes de produits et d'attractions seront proposées aux visiteurs en fonction de leurs besoins», indique le représentant de la Compagnie des Alpes, tout en rassurant que les 150 DH permettront aux Casablancais de passer une journée entière au parc. «Ces tarifs seront largement subventionnés», explique Hamid Benlafdil, directeur du Centre régional d'investissement (CRI) de Casablanca. Ce dernier a aussi ajouté que le groupement est en négociation avec les autorités locales autour d'une grille tarifaire, qui sera finalisée prochainement. «Ce sera une politique tarifaire négociée dans le cadre de péréquation à long terme en partie résidentielle et l'exploitation du parc de loisirs», explique-t-on. Quid de l'accessibilité au site ? En effet, la zone de Sindibad a aussi cette particularité de se trouver dans une zone relativement dense sur le plan urbain et où circuler relève d'un vrai parcours du combattant, notamment le weekend (des voies pas assez larges). Sur ce registre, les initiateurs du projet se veulent rassurants. «Cette partie est aussi prise en considération dans les plans d'aménagement», rassure Sajid. Il faudra attendre décembre 2013 pour y voir clair.