La création d'entreprise au Maroc reste encore faible. Malgré toutes les mesures mises en place par le gouvernement, les investisseurs ne se bousculent pas encore aux portillons de l'entrepreneuriat. En outre, la création d'entreprise prolifère uniquement dans trois secteurs d'activité et se concentre au niveau de quatre régions. D'après le rapport de l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), l'année 2011 a enregistré 55.322 intentions de création d'entreprises, un chiffre en augmentation de 2% par rapport à 2010. La proportion de sociétés dans les intentions de créations d'entreprises est en constante progression. Depuis 2007, elle est passée de 83 % en 2010 à 87 % en 2011. La progression des enseignes est, par ailleurs, en baisse. Elle est passée de 18% à 13% en 2011. Il est à signaler que les réformes visant à favoriser la création d'entreprises sous forme de personnes morales, ont eu un impact sur la répartition de la création d'entreprise par forme juridique. La répartition des intentions de création d'entreprise par nature juridique illustre d'ailleurs la prédominance de la société à responsabilité limitée (SARL), avec une part de 60%, suivie par la Société à responsabilité limitée à associé unique (SARLAU), avec 37%. La Société anonyme ne représente que 1% du total des intentions de création. «L'évolution qu'a connue la SARLAU ces dernières années est liée essentiellement aux avantages qu'offre cette forme juridique en termes de fiscalité et de protection du patrimoine de l'entrepreneur, tout en permettant de rester dans un format d'entreprise individuelle», explique à ce titre Adil Malki, directeur général de l'OMPIC. S'agissant de la répartition par secteurs, trois segments polarisent 92% des intentions de création d'entreprise. Il s'agit des services, du commerce et du BTP, avec des parts respectives de 40%, 27% et 25%. Les secteurs du mines et de l'énergie, de l'agriculture et de la pêche, ainsi que de l'industrie représentent 8% de l'ensemble des intentions de création. Notons que 35% des intentions de création d'entreprise sont enregistrés au niveau de la région du Grand Casablanca. Trois régions économiques du Maroc viennent en second lieu, Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, Tanger-Tétouan et Marrakech-Tensift-El Haouz, avec près de 10 % chacune. Intentions ambitieuses et réalisations timides ! Si les intentions de création d'entreprise sont relativement ambitieuses, l'aboutissement de ces projets reste faible. Pour preuve, parmi 55.322 projets de création d'entreprises, seules 28.609 nouvelles entreprises ont été immatriculées au registre du commerce (RC). Toutefois, il est à signaler que lors de cette année, la création d'entreprise a enregistré une évolution de 7% par rapport à la même période de 2010. Cette évolution s'explique par l'impact des mesures juridiques et fiscales introduites au profit de la création d'entreprises, en dépit d'un environnement macroéconomique défavorable qui a caractérisé l'année 2011. La région du Grand Casablanca concentre 35% des nouvelles entreprises créées au niveau national durant les onze premiers mois de l'année 2011, «confortant ainsi sa position en tant que premier pôle économique du Maroc», commente Maliki. Trois régions se distinguent également à travers cette analyse de l'implantation des nouvelles créations. D'abord, Rabat-Zemmour-Zaer avec 12% de créations, suivie par Tanger-Tétouan, avec une proportion de 10% et Marrakech-Tensift, avec 9%. S'agissant de la répartition par forme juridique, il en ressort que la quasi-totalité des entreprises ( 98%) sont des Sociétés à responsabilité limitée (SARL). Concernant la SARLAU, sa part est en constante évolution, passant de 30% en 2007 à 42,6% en 2011, ce qui démontre la tendance des entreprises individuelles à s'organiser. Côté répartition sectorielle, les nouvelles créations de personnes morales reflètent une légère augmentation des secteurs des services et de l'industrie, au détriment des secteurs du commerce et du BTP et activités immobilières.