Quel avenir pour les relations commerciales entre le Maroc et l'Espagnew? Selon le bulletin économique «Information commerciale espagnole» (ICE) édité par le secrétariat d'Etat au Commerce, le partenariat maroco-espagnol passe par des liens économiques interdépendants et complémentaires, basés sur l'insertion de la même chaîne de valeur. La dernière parution d'ICE (mois de septembre) passe en revue les avantages de l'intégration économique au sein de l'Union européennwe, laquelle a permis au Maroc et à l'Espagne de mettre en place une chaîne de valeur régionale. À cet effet, l'analyse présente la coopération maroco-espagnole dans le secteur de l'automobile comme un exemple en la matière. Un modèle qui reprend, selon les auteurs, l'expérience des Etats-Unis et du Mexique dans le cadre du NAFTA. De plus, les rédacteurs de ce bulletin estiment que cette intégration jouit d'une position avantageuse vis-à-vis du futur, au vu du «contexte de globalisation ralenti» que connaît l'économie mondiale. À cet égard, les auteurs mettent en avant le fait que les deux pays aient dépassé le stade durant lequel les intérêts économiques et commerciaux étaient mis à profit pour amortir le choc des différends politiques entre les deux pays. À présent, les rédacteurs du rapport estiment que les deux pays se dirigent vers une intégration globale, à l'abri des aléas politiques. «Les relations économiques entre le Maroc et l'Espagne sont un exemple de cette nouvelle réalité économique basée sur les chaînes globales de valeur», souligne-t-on. Preuve à l'appui, ajoute le texte, «Depuis 2102, les échanges commerciaux entre le Maroc et l'Espagne ne sont plus basés sur les échanges commerciaux de biens inter-industriels manufacturés. À présent, les flux tendent vers l'intégration des opérations des entreprises espagnoles et marocaines dans une même chaîne de valeur», souligne la note. Cette intégration de la chaîne de valeur a permis l'intensification des flux commerciaux durant la période 2012-2018. «La hausse touche aussi bien les importations que les exportations», indique le document, «jusqu'à atteindre 15.000 millions d'euros, soit 17% du PIB marocain». Cela fait dire à la partie espagnole que «Les relations économiques et commerciales sont davantage équilibrées et complémentaires». Sur un autre registre, la publication s'est penchée sur les perspectives de ce partenariat. Pour l'Espagne, les deux pays devraient tenter de mettre à profit tout le potentiel de leurs relations. Le document promeut le concept de «partenaires économiques naturels» comme moteur du bien-être social dans les pays où les flux commerciaux sont complémentaires, et qui jouissent d'une proximité géographique significative. À ce titre, le document rappelle que la négociation d'un accord de libre-échange complet et approfondi permettra un développement plus étroit de la chaîne de valeur. Pour atteindre cet objectif, les analystes estiment que le Maroc devrait consentir davantage d'efforts en matière d'alignement sur les normes européennes. Il est aussi question de garantir la sécurité judiciaire et de blinder la protection des investisseurs. Le document reprend l'une des requêtes majeures du patronat espagnol, à savoir la transparence concernant l'accès des entreprises étrangères aux marchés publics, accompagnée d'un traitement égalitaire avec les entreprises marocaines. Pour le département espagnol, il s'agit de prérequis pour la réussite de cette inter-complémentarité entre les deux économies, mais aussi pour permettre au Maroc de se muer en une solide plateforme de production au Sud.