C'est ce qui ressort de la 2e édition du workshop smart-grid, organisé vendredi dernier à Benguerir par l'Iresen et la Fédération de l'énergie. Reste à impliquer les industriels pour créer un vrai écosystème smart-grids marocain. L'Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (Iresen) et la Fédération de l'énergie de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ont tenu la 2e édition de leur workshop sur les réseaux intelligents (smart-grids), le 20 septembre à Benguerir, en marge du Solar Decathlon Africa. Axé sur le thème de «La digitalisation et les énergies renouvelables pour une gestion intelligente des réseaux électriques», l'événement a été marqué par deux temps forts. D'abord, dès l'ouverture, les organisateurs de l'événement, en l'occurrence Badr Ikken, le DG de l'Iresen et Rachid Idrissi Kaitouni, le président de la Fédération de l'énergie, ont planté le décor. Après avoir souhaité la bienvenue à l'assistance majoritairement composée de professionnels de l'électricité (des producteurs, des distributeurs, des chercheurs universitaires, etc…), le premier a notamment rappelé le contexte du workshop et le travail que fait l'Iresen dans le domaine des smart-grids. Selon Ikken, «le workshop sur les smart-grids s'inscrit parfaitement dans le cadre du Solar Decathlon Africa qui est un concours de construction durable. Vous l'avez sans doute constaté en visitant le village solaire, que la plupart des maisons du futur édifiées par les étudiants intègrent cette dimension de gestion intelligente de l'énergie électrique». S'agissant de l'activité de l'Iresen dans les smart-grids, le patron de l'Institut a révélé que cette activité va prochainement prendre plus d'ampleur avec l'ouverture du Green & smart building park, mais quelques projets développés au sein du Green energy park seront présentés lors du workshop. Le Maroc membre de l'Alliance «Mission Innovation» Ensuite, le président de la Fédération de l'énergie a lui aussi, ajouté au contexte du workshop, notamment en déclarant que «cet événement est marqué, cette année par l'intégration du Maroc à l'alliance «Mission Innovation» grâce à la volonté du ministre de l'Energie, des mines et du développement durable. «Je tiens à souligner que le Maroc est le premier pays africain et le 25e membre de ce groupement international d'innovation énergétique. Et ceci démontre deux choses : l'intérêt et l'ampleur que prend le sujet des smart-grids et l'exposition du royaume à l'international, sur les thèmes de la R&D et l'innovation dans les énergies renouvelables et dans l'efficacité énergétique». Poursuivant son propos, Rachid Idrissi Kaitouni a, ensuite, expliqué pourquoi la Fédération de l'énergie et son partenaire ont choisi le thème de «la digitalisation et les énergies renouvelables : pour une gestion intelligente des réseaux électriques» pour ce workshop. Parce que, dit-il, «le développement des énergies renouvelables, en particulier la production décentralisée, et la problématique de l'intermittence propre à ce type de source d'énergie, induit de nouvelles techniques de gestion des réseaux basées sur la digitalisation, entre autres». C'est pourquoi, le workshop s'est fixé quatre principaux objectifs. Un, présenter les dernières avancées technologiques dans le domaine de la gestion intelligente des réseaux électriques. Deux, partager les expériences et les modèles à l'échelle nationale et internationale. Trois, identifier les challenges à relever. Et quatre, proposer les solutions d'intégration des smart-grids dans les différents secteurs socio-économiques du royaume. Attente de l'implication des industriels Lors du second temps fort du workshop, il a été constaté que pratiquement tous les opérateurs de l'énergie (ONEE, Lydec, Amendis, Veolia/Redal, Nareva, Engie, ENEDIS (EDF), ABB, Zecca Energia…) ainsi que plusieurs centres de recherche comme l'Iresen, MasCir, l'Université Cadi Ayyad, l'Université internationale de Rabat, etc…) sont engagés dans le créneau des smart-grids. Quelques exemples : l'ONEE a déjà acquis 140.000 compteurs intelligents ; Amendis projette d'installer 35.000 compteurs intelligents communicant l'année prochaine ; avec l'entreprise Ceac (Constructions électriques appareillage électrique) à Fes, l'Iresen et MasCir sont aujourd'hui parvenus à créer un compteur intelligent adapté au contexte marocain ; et Nareva va démarrer prochainement l'exploitation des données de ses éoliennes qu'elle a estimée actuellement à 20 millions de données par an. À signaler qu'en matière technologique, tous les opérateurs et centres de recherche travaillent actuellement sur deux technologies : la technologie PLC (Power line communication) et la technologie Lora où ils ont, pratiquement tous, des tests en cours. Selon Rachid M'Rabet, directeur de l'innovation à l'Iresen, «c'est très bien d'engager tous ces tests et projets de recherche qui ont permis de créer un prototype marocain de compteur intelligent. Maintenant, il faut l'engagement des industriels pour encourager la recherche-développement, arrêter les importations de compteurs intelligents et créer un vrai écosystème national dans les smart-grids».