Le film «La Guérisseuse» (The Healer) de Mohamed Zineddaine débarque à l'Institut du Monde arabe de Paris après avoir raflé 4 prix au Festival National de Tanger: Prix Spécial du Jury, Prix de la Réalisation, Prix du 1er rôle féminin pour Fatima Atif et Prix du 1er rôle masculin pour Mehdi El Aroubi. Une belle nouvelle pour le réalisateur discret et travailleur acharné qu'est Mohamed Zineddaine ! Après 20 ans dans le documentaire et la photographie, le natif de Oued Zem qui vit en Italie fait l'unanimité avec «La guérisseuse». Dans une petite ville minière où les hommes travaillent pour la plupart dans le Phosphate, Abdou, un adolescent de 16 ans cherche à trouver sa place. Serviable et simple, il ne sait ni lire et écrire mais souhaite apprendre. Il est le fils adoptif de M'barka, la guérisseuse du «village ». Entre Naima, son amie, qui l'instruit, lui fait lire des histoires des milles et nuits et sa mère qui souhaite le laisser dans l'ignorance la plus totale, Abdou erre dans la ville avec son vélo. Un jour, sur le conseil de Abdou, Ch'aayba, trentenaire incontrôlable, cynique et pickpocket, se laisse convaincre de rendre visite à Mbarka pour soigner l'eczéma qui le fait souffrir. Dès lors, le sort liera ces trois personnages... «La nécessité de faire ce film est dictée par l'universalité de son thème : l'étude d'un pouvoir omniscient et des rapports de force perçus sous l'angle de la domination, de l'influence et de l'autorité d'un individu sur un «monde» confie le réalisateur Mohamed Zineddaine qui co-écrit le scénario avec Olivier Bombarda. «J'ai eu la chance de voir ‘'Tu te souviens d'Adil ?'', le deuxième long métrage de Mohamed Zineddaine projeté dans la section « Coups de coeur» au festival de Marrakech en 2007. J'étais alors journaliste de cinéma pour la télévision en France (Arte) et impressionné par cette oeuvre», confie le co-scénariste qui organise une rencontre avec le réalisateur en lui confiant le souhait d'une collaboration éventuelle. «La Guérisseuse» est une fresque sociale contre l'ignorance, l'illettrisme et l'obscurantisme portée par des acteurs comme Ahmed Moustafid, Fatima Attif, Mehdi Elarroubi, Hanane Elkabani et Nisrine Adam. Fatima Attif porte le film sur ses épaules, comme elle porte le sort des habitants de sa petite ville. Un film marocain dans la simplicité et le réalisme chinois ou iranien.