Avec 44 et 33% du total des émissions GES dans le Souss-Massa, l'énergie et l'agriculture sont les premiers secteurs ciblés par le système de Mesure reporting & vérification (MRV) pour la détection et le suivi des émissions polluantes dans la région. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau de la Région Souss-Massa sont essentiellement dominées par les activités de deux secteurs. Il s'agit de l'énergie et l'agriculture à hauteur de 44 et 33% du total des GES. C'est ce qui ressort à l'issue de la réalisation en 2016 du Plan territorial de lutte contre le réchauffement climatique (PTRC) notamment au niveau du volet atténuation. «C'est la raison pour laquelle, ces deux secteurs seront concernés par une première base pour la construction du système de Mesure reporting & vérification (MRV) qui est un dispositif destiné à détecter et suivre les émissions polluantes dans la Région Souss-Massa», explique Khadija Sami, directrice régionale de l'environnement et de l'Observatoire régional de l'environnement. À l'instar du Système national d'inventaire des GES (SNI-GES), la région se dotera pour sa part de son propre mécanisme régional d'inventaire des GES pour calculer les émissions. De ce fait, elle sera la première à instaurer ce dispositif recommandé par le PTRC, notamment au niveau du chapitre 4 de ce plan (volet atténuation). À l'heure actuelle, la Région Souss-Massa qui dispose d'une population frôlant 2,6 millions d'habitants émet par l'ensemble de ses activités près de 4146,5 Gg eqCO2 en CO2, CH4 et N2O ainsi que d'autres gaz à effet de serre indirecte. Par habitant, l'émission de GES est estimée à 1,57 T eqCO2. Aujourd'hui, après le démarrage officiel de la mise en place de ce système, en octobre 2018, à Agadir, par Nezha El Ouafi, Secrétaire d'Etat chargée du développement durable, l'atelier sur le développement effectif de ce système régional et son pilotage dans les secteurs de l'énergie et de l'agriculture programmé, qui se tient le 27 juin de ce mois, permettra selon Khadija Sami de passer à la formation de l'équipe et la planification des actions afin d'éditer un inventaire régulier d'émission de GES après la mobilisation d'une base de données brutes collectées et converties en données compatibles avec les lignes directrices du GIEC. Cela étant, le terme «MRV1» a émergé suite à la Conférence des parties organisée à Bali en 2007 (COP13), qui a introduit une modification du système «MRV» établi sous la CCNUCC de manière à couvrir les pays développés. Pour sa part, l'Accord de Paris (COP21) a préconisé la mise en place d'un cadre de transparence avec des prévisions de MRV concernant tous les pays avec toutefois une certaine fl exibilité pour tenir compte des différentes capacités. Pour une meilleure prise en considération des spécificités territoriales au Maroc, la Région Souss-Massa est le premier territoire qui s'est doté d'un PTRC, suivi de la mise en place du système MRV réalisé dans le cadre de l'Initiative pour la transparence de l'action climatique (ICAT). Un mémorandum d'entente a été déjà signé entre le Secrétariat d'Etat chargé du développement durable, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUE) et l'Université technique de Danemark (DTU Partnership). C'est ce dernier partenaire qui va d'ailleurs étroitement travailler avec les équipes pour les aider à mettre en place ce système qui a bénéficié d'un financement international (près de 125.000 dollars) dans le cadre de l'initiative pour La transparence de l'action climatique. Le transfert de compétences se fera sur plusieurs volets, entre autres l'analyse et la proposition de développement d'une plateforme et d'un système assurance-qualité pour la collecte des données au niveau régional et l'établissement d'une feuille de route pour la mise en place du système et son pilotage pour le secteur de l'énergie et l'agriculture.