Comme pour Renault dans la zone de Tanger, le projet PSA de Kénitra est pensé pour catalyser non seulement la filière automobile nationale, mais aussi la création d'emplois et la dynamique régionale. L'usine PSA, inaugurée jeudi par le Roi Mohammed VI et dont les travaux de construction de la 2ème phase ont été lancés hier par le Souverain, aura ainsi une capacité de production de 100.000 véhicules par an au démarrage qui sera doublée à 200.000 par an dès l'année prochaine. Le constructeur automobile français PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) table par ailleurs sur l'atteinte du double du volume de ses ventes dans la zone Afrique-Moyen Orient d'ici à 2021. Faut-il le rappeler, A la signature de l'accord de principe, en 2015, PSA avait affiché son objectif de lancer une "offensive commerciale" en Afrique. Aujourd'hui, l'usine produit déjà les moteurs destinés à ses citadines également produites en Slovaquie. Elle devrait exporter via Tanger Med vers 80 de ses marchés. « Le groupe français a investi 3 milliards de dirhams et prévoit d'investir autant dans ses futurs projets au Maroc, a affirmé le ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy. De leur côté, selon le ministre, les équipementiers du Groupe "ont investi à date plus de 16 milliards de dirhams". Le nombre des salariés de l'usine, lui, qui est de 800 au démarrage passera à plus de 1.600 à la fin de l'année et à 2.500 l'année prochaine. A lui seul, l'écosystème PSA a créé 19.000 emplois directs. Pour le volet formation, l'usine est liée par un partenariat avec l'ANAPEC pour recruter des salariés sur l'ensemble du royaume et un autre partenariat avec l'Institut de formation aux métiers de l'industrie automobile. A terme, l'unité construite en quatre ans sur une zone industrielle classée "zone franche" où se sont installés plusieurs équipementiers automobiles, devrait compter 1.000 intervenants en sous-traitance. Les achats par PSA de pièces fabriquées au Maroc ont atteint 700 millions d'euros pour l'année 2018, bien au-dessus des prévisions. L'objectif de 1 milliard d'euros d'achats sera donc réalisé avant 2025, selon les données communiquées par le ministre de l'Industrie. Quant au Centre R&D qui devait, initialement, employer 1.500 ingénieurs et techniciens supérieurs, il emploie aujourd'hui 2.300 employés, dont 85% sont des ingénieurs. Autre chiffre, PSA affiche un taux d'intégration de 60% (pièces fabriquées sur place), en phase avec ses engagements auprès de l'Etat. Au total, l'installation du groupe au Maroc a entraîné l'ouverture d'une soixantaine d'entreprises dont 27 "greenfields" (créations nouvelles) de 10 nationalités et ce, depuis le 19 juin 2015, date de la signature de la convention entre l'Etat marocain et le groupe PSA. Toujours concernant l'impact du projet, il est à savoir que la zone franche industrielle de Kénitra a été dynamisée par l'écosystème PSA avec 18 milliards de dirhams d'investissement et la création de 25.300 emplois. L'inauguration de l'Usine PSA est accompagnée par le lancement en production de 3 autres usines emblématiques de l'écosystème PSA, notamment une unité industrielle du groupe chinois Dicastal, numéro 1 mondial de la fabrication de jantes en aluminium, une usine AGC-Induver, fruit d'une association entre le Groupe japonais AGC, numéro un mondial du vitrage automobile et l'opérateur marocain Induver, et une autre du groupe français Faurecia, numéro un mondial de l'intérieur véhicule. "Ces quatre usines totalisent à elles seules, un investissement de 8 milliards de dirhams", a-t-il dit. Le groupe dirigé par Carlos Tavares compte neuf implantations industrielles dans la zone Afrique-Moyen Orient.