Le Parquet ouvre une enquête sur les circonstances du décès de Abdellah Jajili suite à sa blessure lors de la dispersion d'un sit-in de protestation des enseignants contractuels à Rabat. Les détails. Le Parquet a fi ni par réagir à l'affaire du décès de Abdellah Jajili, survenu le 26 mai. Cet ouvrier de la ville de Safi accompagnait sa fille, institutrice contractuelle, à une manifestation le 24 avril à Rabat. Ce soir-là, la capitale est en ébullition. Un sit-in est interdit, réprimé par les autorités locales. Les forces de l'ordre interviennent pour disperser la manifestation en utilisant les canons à eau. Selon la Coordination nationale des enseignants contractuels et des témoins oculaires, le défunt a été blessé lors de cette intervention. La famille exige l'accès au dossier médical Victime de plusieurs fractures au niveau de l'épaule et de la cage thoracique, il tombe dans le coma le 24 avril. Il est transféré en urgence au CHU Ibn Sina à Rabat, où il subira deux interventions chirurgicales. Il a passé un mois dans le coma avant de succomber à ses blessures. «La famille s'est plainte à plusieurs reprises de l'absence de transparence du corps médical, ainsi que du refus de lui délivrer le dossier médical du défunt», indique la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l'Homme. Plusieurs ONG et collectifs (Forum Karama, AMDH, etc.) ont appelé à «l'ouverture d'une enquête pour déterminer les circonstances exactes de ce décès». Désormais l'enquête est entre les mains du procureur général du roi près la Cour d'appel de Rabat. Ce dernier indique qu'«une enquête judiciaire a été ouverte à ce sujet sur instructions du parquet», ajoutant «qu'il a également été décidé de réaliser une autopsie sur le corps du défunt pour déterminer la cause du décès». À la lumière des résultats de l'enquête en cours sera prise la décision légale appropriée, conclut le communiqué. Rappelons que ce n'est pas la première fois qu'une intervention policière se solde par un décès dans des conditions litigieuses. En août 2017, le décès du jeune Imad Attabi à Al Hoceima avait suscité les mêmes interrogations. Une enquête a été ouverte par le Parquet de Tétouan. Ses résultats ne sont pas encore connus. En 2011, un scénario similaire s'est produit lors d'une manifestation du Mouvement du 20 février à Safi. Kamal Amari avait également trouvé la mort lors de la dispersion d'une manifestation.