L'Agence marocaine de l'énergie durable (Masen) va très prochainement commencer ses activités en Afrique subsaharienne. L'annonce a été faite au début du mois à Rabat par Mustapha Bakkoury (photo), PDG de Masen qui a déclaré à cette occasion qu'il s'agit «de projets de coopération où son groupe va apporter son assistance technique dans la construction d'ouvrages de production d'électricité durable dans deux pays africains». Ces deux premiers clients sont notamment la Zambie située en Afrique australe et le Rwanda en Afrique orientale. Joint-venture en Zambie En Zambie, où l'édification de la première centrale solaire démarre au courant du mois prochain, Masen joue le rôle de lead développeur dans le cadre d'un framework agreement, signé avec Zesco (Gestionnaire de Réseau en Zambie) en mars 2018, portant sur la création d'une joint-venture (JV) détenue à 50/50 pour le co-développement d'un programme d'énergies renouvelables de 450MW constitué de 200 MW solaire, 150 MW éolien et de 100 MW hydraulique et géothermique. Au total, le projet s'étale sur 8 sites différents situés sur le territoire zambien. La superficie globale du projet et celles spécifiques aux sites n'ont pas été communiquées. Masen n'a pas non plus souhaité révéler le montant des contrats qu'elle a signés (Framework Agreement, termsheet Pacte d'actionnaires et termsheet PPA) avec son partenaire zambien. Par contre, l'Agence s'est longuement étalée sur son rôle. En tant que co-développeur avec Zesco, c'est elle qui pilote les aspects technique, juridique et financier des projets. C'est elle qui est également chargée d'apporter l'expertise nécessaire pour la réalisation des projets tout en s'inscrivant dans une optique de transfert de savoir- faire à Zesco. Pour commencer, la JV a décidé de prioriser le développement FastTrack d'un projet solaire de 100 MW à Safal, parmi les 8 sites retenus. Assistance technique au Rwanda Au Rwanda, où le démarrage des travaux est également imminent, Masen travaille de concert avec Rwanda Energy Group pour la réalisation de la première phase du programme Nyabarongo II portant sur l'édification du barrage et de la centrale hydro-électrique de Shyorongi d'une capacité électrique de 43,5 MW. Masen y joue précisément le rôle d'assistant à maîtrise d'ouvrage. C'est-à-dire que l'Agence donne son avis sur les propositions de l'EPC (Engineering Procurement and Construction) en évaluant ses volets technique et financier, ceci d'une part. Elle conseille et accompagne également le maître d'ouvrage Rwanda Energy Group lors des négociations avec l'EPC, d'autre part. Ces deux aspects ont déjà fait l'objet de signature de deux contrats spécifiques entre les deux parties. Les montants de ces accords n'ont pas été révélés. Mais, il faut retenir que le premier contrat, relatif à l'assistance technique que Masen apporte à la partie rwandaise, qui a été notamment signé en juin 2018, a permis à Rwanda Energy Group de sécuriser les volets économique, juridique et technique relatifs au développement de son projet. Un grand potentiel en Afrique de l'Ouest À signaler que le Burkina Faso, pays d'Afrique de l'Ouest gagné dernièrement par la fièvre du solaire, figure aussi sur la liste des clients potentiels où Masen pourrait prochainement se déployer. En effet, lors d'un séjour effectué au Maroc, en juin dernier, le ministre burkinabé de l'Energie, Bachir Ismaël Ouédraogo a signé une convention-cadre de coopération portant sur le développement des énergies renouvelables avec le patron de Masen. Et le rapprochement sera d'autant plus facilité car Masen et le groupe Banque Islamique de Développement, dont le Burkina Faso est membre, ont signé en avril dernier, des accords visant à faire bénéficier les différents pays partenaires à la fois, de l'accompagnement et de l'expertise de Masen, mais également de l'appui financier de la BID et ce, tout au long des différentes phases de développement et de mise en oeuvre des projets renouvelables. Autrement dit, audelà du Burkina Faso, l'Afrique de l'Ouest représente un énorme marché à prendre.