Une première. Les créanciers de la Samir ont décidé de ne plus attendre le dénouement et de communiquer d'une même voix. A l'issue d'une réunion tenue le 3 avril, ces créanciers (Douane et Groupe Banque Populaire en première ligne) ont fait part de leur rejet catégorique du scénario d'une cession par lots des participations de la Samir dans les filiales de l'entreprise, comme proposé par le syndic", tranchent-ils dans un communiqué publié à l'issue de leur réunion. Cette option, si elle venait à être activée, portera un lourd préjudice aux créanciers et induira une baisse de la valeur des offres proposées pour le rachat de la Samir. Cette proposition pourrait avoir de lourdes répercussions sur les créanciers comme les salariés», préviennent les créanciers dans leur communiqué. S'agissant de la question de la liquidation de la Samir, et «après une longue consultation en présence des contrôleurs de la liquidation, nous avons fait le point sur la situation des actifs matériels et humains ainsi que sur les dangers qui mettent en péril ces actifs», annoncent les créanciers. Notons que les créanciers réclament 43 MMDH de dettes à la Samir. La Douane et la GBP disposent de deux contrôleurs qui font le suivi de cette liquidation judiciaire. Ce regroupement d'établissements publics et privés a aussi étudié la proposition du syndic pour la vente des participations de la Samir dans ses filiales. «Cette proposition intervient alors que la Cour n'a pas statué sur les multiples offres de reprise globale pourtant sans conditions», précisent les créanciers. Pour cette raison, ces créanciers appellent le juge-commissaire, à «accélérer l'étude de ces offres déjà prêtes, surtout celles sans conditions et qui demeurent en attente d'un accord de principe du tribunal pour présenter leurs garanties et payer les tranches financières». Ainsi, le communiqué appelle le juge-commissaire à «préserver les actifs de tout effritement ou dilapidation». Pour épauler le tribunal dans cette mission, les créanciers annoncent la création d'un comité des créanciers pour ouvrir un dialogue avec les autorités et les institutions en charge du secteur afin de lever tous les obstacles menaçant les intérêts des créanciers et les droits des salariés «dans les meilleurs délais». Les créations annoncent ainsi leur mobilisation et comptent tenir une nouvelle réunion le 2 mai prochain pour faire le point sur cette situation. Avant cette date, le juge-commissaire devrait se prononcer à deux reprises, le 9 avril sur la requête du syndic puis le 19 avril sur la poursuite de l'activité. Quelles sont les filiales concernées ? Le groupe la Samir est composé de 10 filiales. Dans le métier du raffinage, on compte les raffineries de Mohammédia et Sidi Kacem détenues toutes les deux à hauteur de 100%. Dans le métier de la distribution, le groupe compte trois filiales (SDCC, COMADI et Africbitumes). Dans les métiers de la logistique, la Samir détient à 100%, TSPP et à hauteur de 60% l'entreprise JPS. Dans le secteur du gaz, le groupe compte deux acteurs de poids du secteur : Salam Gaz (50%) et SOMAS (38%). Enfin, la Samir dispose d'un centre de formation, l'ACAFE détenu à 100% par le groupe.