Des difficultés financières pèsent comme une épée de Damoclès sur plusieurs établissements touristiques à Agadir. Serait-ce un signe précurseur de début de crise ? L'hôtel Tivoli situé dans la zone balnéaire a fait récemment l'objet d'une cession globale conformément aux dispositions prévues dans l'article 623 du code de commerce. La date limite de réception des offres fixées au 30 décembre 2011 a en effet expirée sans aucune soumission d'offre d'acquisition auprès du syndic ou du greffe du tribunal de commerce d'Agadir. Pour l'heure, les employés de l'établissement classé 4*, et qui dispose d'une capacité d'accueil de 530 lits (environ 280 chambres), ignorent si la cession de l'établissement permettra de sauvegarder la totalité des 123 emplois. Dans une réunion, tenue en milieu de semaine à la wilaya d'Agadir, la commission préfectorale d'enquête et de conciliation a rassuré les salariés à ce sujet. À noter que le Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH) détient 47,9% du capital de Tivoli par le biais du décret n° 2-02-520 datant du 29 mai 2003 (B.0. n°5118 du 19 juin 2003) avec une valeur de souscription égale à 40.000 KDH, soit une part de 5,4% du portefeuille du CIH. Cette prise de participation est intervenue, en effet, après l'endettement excessif de la société immobilière Tivoli. L'hôtel Jacaranda (3*) dont la capacité d'accueil est de 60 lits, s'est trouvé dans une situation identique. Dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire, le syndic du tribunal de commerce a publié en juin 2010 un appel d'offres d'acquisition de l'établissement hôtelier et de la société gestionnaire (Jaca-Orga et C.E Butz) en attendant un plan pour sortir l'unité hôtelière de cette situation. À défaut, sa cession est envisagée.Un autre établissement appartenant à la même catégorie (hôtels 4 et 3*) vient d'instaurer une réduction du temps de travail à ses employés. Il s'agit de l'hôtel Palais des roses. Doté d'une capacité d'accueil de 810 lits (405 chambres), l'hôtel (toujours en redressement judiciaire) a procédé à la réduction de 50% des heures de travail, ce qui a provoqué le mécontentement du personnel. D'autres cas sont plus compliqués et posent des interrogations, tant sur le rôle des administrations concernées. C'est le cas du club de vacance «Valtur». À l'issue de la rupture de l'activité du club, la destination Agadir a perdu près de 670 lits et 183 postes d'emploi. En cause, les graves difficultés que traverse actuellement le groupe touristique italien. Ce dernier a, en effet, été placé sous la protection de la loi italienne sur les faillites afin de mettre en place un plan de réduction de son endettement. Ce plan, déposé par le groupe en échange de sa mise sous tutelle, prévoit la cession de biens immobiliers et de 22 villages non stratégiques dont celui d'Agadir (qui est en location). D'autres hôtels souffrent de conflits sociaux (l'exemple de l'hôtel Tildi) ou ont fermé depuis des années. C'est le cas de l'hôtel Transatlantique d'Agadir et de l'hôtel Salam. Aucune issue favorable n'a pu être trouvée aux doléances des employés. In fine, une partie des unités citées ont entrainé une régression de la capacité réceptive de la destination. En cas de non-intervention des autorités concernées, une autre catégorie autre risque d'être touchée, celle VVt et des établissements 3 et 4*, catégorie préférée des touristes séjournant à Agadir.