La ville de Fès entame les travaux de réalisation de huit parkings qui seront situés au niveau des principales entrées de l'ancienne médina. Nécessitant une enveloppe de 300 MDH, ce chantier vise à faire bénéficier l'ancienne médina d'une nouvelle génération de programmes pour le développement du tourisme et la promotion du patrimoine. Bab Boujloud, Oued Zhoun, Bab El Guissa, Bab El Hamra, Bin Lamdoun, Sidi Bounafaa, Aïn Azliten et Bab Jdid sont là les principaux accès à l'ancienne médina de Fès. Désormais, ils hébergeront des «parkings intelligents». Ces huit grands chantiers, dont les travaux d'aménagement ont déjà commencé pour certains, mobiliseront un budget de 300 MDH. Le projet sera financé par le ministère de l'Intérieur, le Fonds Hassan II, la Commune de Fès, le ministère de l'Economie et des finances, le ministère des Habous et des affaires islamiques, la wilaya de la région et l' Agence pour la dédensification et la réhabilitation de la médina de Fès (ADER, maître d'ouvrage). Lors de la dernière AGO de la commune, El Azami, maire de Fès, a indiqué que, pour veiller à l'avancement des travaux, deux commissions ministérielles dédiées à la valorisation de la médina et à l'aménagement des parkings se sont réunies avec les responsables de la ville. «Le planning de réalisation de ces projets est respecté, et la réalisation des études techniques pour 7 aires de stationnement est à un stade avancé. Il en va de même pour le processus d'expropriation du foncier», précise le maire. En effet, quatre décrets ont été publiés au Bulletin officiel pour mettre ces terrains à la disposition de l'ADER, ce qui permettra le lancement des travaux. Ainsi, les études architecturales et techniques de sept parkings ont déjà été réalisées. D'après les maquettes, les huit parkings seront dotés d'une capacité globale de plus de 3.600 places, et au moins deux d'entre eux seront souterrains. Ce projet s'accompagnera d'un autre, doté de 100 MDH, nécessaire en vue de la réhabilitation des espaces publics et l'installation d'un dispositif d'information. En totalité, sur les 113 sites à restaurer dans l'ancienne médina, 8 sont sur le point de démarrer, les études techniques sont déjà établies et le choix des entreprises devant assurer le chantier a déjà été opéré. Les différents projets en cours de réalisation visent à inscrire l'ancienne médina dans une nouvelle génération de programmes de valorisation pour la stimulation d'investissements, la promotion du patrimoine matériel et immatériel, l'amélioration des conditions de vie de la population et la dynamisation du progrès économique. Expropriation des terrains Pour mener à bien ce projet de réalisation des parkings, l'Etat, représenté par la commune, a eu recours à la loi n°7-81 relative à l'expropriation pour cause d'utilité publique. Pour construire le parking place Boujloud, la commune a procédé à l'expropriation de 46 biens privés, dont 4 appartenant à des propriétaires et 42 à des locataires. Dans ce cadre, une commission administrative s'est réunie pour valoriser les indemnisations tant des ayants droit que des propriétaires. D'après les familles propriétaires des terrains, les montants d'indemnisations ont oscillé entre 260 DH/m² pour les locataires et 390 DH/m² pour les propriétaires. Une indemnisation qui n'a pas plu à la plupart d'entre eux. En effet, ces derniers comptent déposer un recours auprès du tribunal administratif de la ville pour réévaluer les montants d'indemnisation. Parallèlement à ce grand chantier qui s'effectue hors des murs de l'ancienne médina, cette dernière voit la réalisation d'un programme complémentaire pour la valorisation du patrimoine historique. Doté d'un investissement de 583 MDH, ce nouveau projet montrera, une fois achevé, la médina sous son meilleur visage. Six axes forment l'essentiel de ce chantier. Le premier concerne la réhabilitation de 11 monuments historiques, pour un montant de 109 MDH, qui viendront s'ajouter aux 27 déjà restaurés. Parmi les monuments qui bénéficieront d'un lifting figure l'horloge hydraulique, ouvrage méconnu dont la restauration devrait permettre de mettre en valeur tout le savoir-faire matériel et immatériel concernant la distribution de l'eau dans la médina. Le deuxième axe se rapporte à la réhabilitation des lieux de culte, dont cinq mosquées et cinq écoles coraniques. Assorti d'un montant de 172 MDH, le troisième volet touche les activités d'artisanat et de commerce traditionnel (39 foundouks, draz et espaces de commerce traditionnel). Intitulé «bien-être», le quatrième axe touchera 37 sites, dont 30 fontaines, pour un budget de 21 MDH. Quant au cinquième axe, qui nécessitera 95 MDH, il concernera quinze autres sites ayant trait à la restauration du bâti et à l'amélioration du paysage urbain. Ce chantier inclut également un volet dédié à la réhabilitation du site historique de Dar Al Makina, auquel une enveloppe budgétaire de 127 MDH a été consacrée.