La diversification des partenaires commerciaux pour soutenir l'économie nationale, en ces temps de mauvaise conjoncture, tombe bien. Les pays islamiques représentent une réelle opportunité pour le Maroc de se trouver de nouveaux débouchés, en tablant sur les relations qui existent déjà et qui tendent à se multiplier, au regard du poids économique que ne cessent de prendre ces pays au niveau du commerce mondial. Alors que les effets de la crise économique frappent de plein fouet les échanges commerciaux au niveau mondial, ceux des pays membres de l'Organisation la coopération islamique (OCI) affichent un dynamisme prometteur. Selon les chiffres du Centre islamique pour le développement du commerce (CIDC), basé à Rabat, le commerce global intra-OCI a atteint une valeur de 539 milliards de dollars en 2010. Une année auparavant, il était de 426,75 milliards de dollars, ce qui correspond à une progression annuelle de 26,30%. C'est la preuve que ces échanges semblent avoir survécu à l'épreuve test de la crise économique mondiale, comme l'a souligné le directeur général du CIDC, El Hassane Hzaine, la semaine dernière à Rabat, devant les ambassadeurs et représentants diplomatiques des pays membres de l'OCI accrédités au Maroc. La part du commerce intra-OCI dans le commerce extérieur des Etats membres de l'organisation s'est élevée à 17,03% en 2010, enregistrant une progression de 2,28%. Les exportations intra-OCI se sont chiffrées pour leur part à 257,71 milliards de dollars, contre 207,92 milliards de dollars en 2009, soit une hausse de 23,95%. Une niche au potentiel certain Selon le secrétaire général de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, cette bonne performance s'explique par «l'effet combiné de l'accroissement des activités de financement entre les pays islamiques et la promotion du commerce entre eux», d'autant plus que les perspectives sont encourageantes pour les pays membres. Les échanges entre les Etats de l'OCI pourraient même poursuivre leur croissance dans les années à venir, pour atteindre 20% à l'horizon 2015, prévoit-on du côté de l'organisation. De là provient la nécessité de promouvoir les échanges entre les Etats membres, comme cela a été décidé lors de la 27e session annuelle du Comité permanent pour la coopération économique et commerciale de l'OCI (COMCEC), dont les Assises se sont tenues en octobre dernier à Istanbul. En dépit de cette «santé de fer», au regard du contexte, la part du commerce des pays islamiques dans le commerce mondial n'a pas connu le même dynamisme, mais néanmoins une relative progression, de 10,5% en 2010, contre 8% en 2004. Cette régression est en grande partie due à la volatilité des produits de base dont les pays membres de l'OCI sont des exportateurs par excellence. Ce qui est sûr, c'est que le potentiel existe, même si le Maroc peine, encore à figurer parmi les 10 acteurs les plus actifs du commerce entre les pays membres de l'OCI. La volonté affichée de ces pays de développer le niveau de leurs échanges sonne comme une invitation pour le Maroc, qui dispose de sérieux avantages concurrentiels dans les domaines les plus porteurs de cette coopération à l'image des services, du textile et de l'industrie touristique...