Avec l'arrivée des fêtes de fin d'année, nombreux sont les citoyens, qui appellent à une plus grande mobilisation du système sécuritaire pour assurer des soirées avec le minimum de dégâts. Alertés par des crimes qui ont secoué le pays cette dernière semaine, les internautes ont exprimé "leur inquiétude quant aux soirées du réveillon qui démarreront à partir de ce week-end". Augmentation de la consommation des drogues et de l'alcool, night clubs comblés, des rues qui bougent même le soir… Le taux de criminalité augmente-il réellement en fin d'année? LesEco.ma vous livre les avis de deux experts quant à ce phénomène. Selon le psycho-sociologue, Pr. Mouhcine Benzakour : "Le nombre de crimes flambant au Maroc, est loin d'être saisonnier. Certaines villes, considérées comme tranquilles, connaissent une hausse importante de la criminalité, sans pour autant que cela ait lieu pendant les fêtes de fin d'année. Je cite le cas de la ville d'El Jadida, classée première en termes de criminalité dans le pays, alors qu'elle reste de loin petite par rapport à plusieurs autres villes, plus grandes avec une population plus importante". Le criminologue, Rachid El Mounacifi, explique, de son côté, qu"il est vrai qu'on entende beaucoup parler de crimes pendant les fêtes de fin d'année. L'augmentation de la consommation des drogues et de l'alcool, ainsi que le rassemblement de grand nombre de personnes dans certains endroits ou même certaines villes pour faire la fête, crée un climat crisogène. Seulement le taux de criminalité a augmenté de façon générale au Maroc de 7%" Une violence grandissante Agressions dans les rues, meurtres, viols… Des scènes qui deviennent malheureusement de plus en plus courantes au Maroc. Passant de secret à public, les réseaux sociaux deviennent un champ de théâtre pour certaines personnes qui veulent exhiber leurs frustrations. "Le recours à la violence en cas de crise devient de plus en plus courant. Si je n'obtiens pas ce que je veux, je deviens violent, c'est comme ça que raisonnent certains jeunes", explique Pr. Benzakour. Cité parmi les premières causes de la violence, le chômage a toujours porté l'étiquette de "responsable" de certaines violences et déviations. Le professeur Benzakour soutient que "plusieurs facteurs entrent en jeu pour analyser les causes de ce phénomène. Le chômage à lui seul, ne peut être considéré comme un motif menant à la violence, mais il peut être un facteur la stimulant. Les problèmes socio-économiques ne peuvent pas être écartés et doivent être pris très au sérieux par les responsables et le gouvernement pour limiter la propagation de la colère et de la violence. L'éducation, la socialisation et la psychologie sont des facteurs complémentaires et nécessaires pour comprendre cette montée". Scandales sexuels et réseaux sociaux La toile marocaine a assisté à plusieurs scandales sexuels au bout de ces dernières années. S'appuyant sur le cas le plus récent, celui du raqi d'Oujda, le psycho-sociologue, nous explique les raisons de ces crimes d'ordre sexuel qui affolent les Marocains. "Les valeurs culturelles et religieuses ont été malheureusement déformées. La sexualité, considérée toujours comme un sujet tabou, empêche une certaine liberté qui pourrait redresser plusieurs fausses idées reçues à travers les séquences pornographiques, facilement accessibles sur les réseaux sociaux. L'absence d'une éducation sexuelle a favorisé un impact psychologique sur notre jeunesse, qui a fini par développer une vision déformée de la relation sexuelle, alimentant ainsi des fantasmes qui n'ont rien à voir avec l'amour, ni l'humanité" Il ajoute : "Le mauvais rapport à soi et à l'autre est à la source de cette violence qui règne. L'aspect corporel prend le dessus dans les rapports, d'où les violences subies de plus en plus".