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Mohssine Benzakour : «Le citoyen doit éprouver un attachement envers sa patrie»
Publié dans Albayane le 21 - 05 - 2010

Pour Mohssine Benzakour, enseignant universitaire en psychologie sociale, la criminalité au Maroc est en étroite relation avec la société de consommation dans laquelle nous vivons, ajoutez à cela, l'absence de politiques bien définies en relation avec les problèmes des jeunes. Aussi, selon Benzakour, la famille n'est pas seule responsable de la situation alarmante de la criminalité dans notre pays. Propos.
Al Bayane : En tant qu'enseignant universitaire en psychologie sociale, quelle définition donneriez-vous de la criminalité ?
M. Benzakour : Quand on parle de criminalité, ça relève d'un concept idéologique. L'être humain a instauré les lois pour limiter les crimes dans les sociétés. Néanmoins, la question qui se pose est la suivante : pourquoi ces lois n'ont pas réussi à faire face à la montée d'un tel fléau ? Théoriquement la criminalité n'a rien d'anormale, au contraire elle est présente dans toutes les sociétés du monde.
- Du point de vue psycho- sociologique, quelles sont selon vous, les vraies raisons de la montée en flèche de l'insécurité et de la criminalité dans les villes marocaines ?
Une des raisons de cette montée et il faut l'avouer, c'est la montée du système capitaliste, qui a donné comme on le voit de nos jours, à travers la manière dont il a été géré, une montée en flèche du taux de chômage qui fait que la délinquance toutes catégories confondues ne peut qu'accroître, et c'est le cas aussi chez nous au Maroc. Il existe plusieurs types de crimes à mon sens. Il y'a les crimes en relation avec les vols et les agressions, mais aussi, il existe les crimes pathologiques qui poussent la personne atteinte à en commettre croyant à tort qu'il se protège et protège la société des ennemis. Il existe dès lors 4 principales pathologies qui poussent à la criminalité maladive (épilepsie, schizophrénie, paranoïa, mélancolie). La toxicomanie constitue également un facteur clé de la montée du taux de criminalité dans notre pays. N'oublions pas les crimes sexuels qui par le fait des tabous, sont rarement débattus dans les médias, à savoir les relations incestueuses entre parents et enfants.
- Pourrait-on parler d'un sentiment de haine qui s'installe dans notre société?
Justement, la société a toujours estimé le crime comme un cas isolé. C'est tout à fait faux, le crime existera tant que les sociétés existent. Par ailleurs, il y a une relation très étroite entre le crime et le climat social. Je veux dire par là que plus la personne vit dans des mauvaises conditions, plus elle aura des poussées criminelles et de vengeance. L'Etat fournit de grands efforts pour que le criminel redevienne une personne normale. La question que nous devons poser est de savoir à quel point notre système éducatif et sociétal de manière générale, peu favoriser l'équilibre mental des individus ? Le sentiment d'impunité qui règne au sein de notre société, participe fortement à l'augmentation de la criminalité. En d'autres termes, je ne parle pas des grands voleurs qui agressent la société toute entière et qui donnent un très mauvais exemple à suivre pour nos jeunes.
- Quelles sont les moyens à même d'atténuer l'agressivité qui sévit dans notre société et qui se répercute sur la sécurité des citoyens?
Il faut changer le rythme de notre société devenue une société de consommation pure et dure. Il faut également se pencher sur la question des bidonvilles et du climat qui y règne et qui favorise davantage la criminalité. Il faut équilibrer le contexte social dans lequel nous vivons. Le citoyen doit se sentir utile socialement et éprouver un grand sentiment d'attachement à sa patrie et qu'il s'y identifie en premier lieu sans demander nécessairement une contre-partie à cela. Qu'est ce qui fait qu'une famille est soudée dans la majorité des cas ? C'est le sentiment d'appartenance à cette dernière. C'est ce qui doit exister vis-à-vis de la société. En résumé, nous avions besoin de citoyenneté.
- Certains affirment que l'absence d'exemples à suivre, participe au sentiment d'égarement que sentent les jeunes délinquants. Qu'en pensez- vous?
Si nous faisons un bilan de ce qui se passe chez nous au Maroc, on peut constater que les décideurs et, dans l'élaboration des projets sociétaux, n'accordent pas de place importante aux jeunes qui représentent plus de la moitié de la société. Aussi, il n'existe pas de programmes éducatifs ni médiatiques dédiés à ces jeunes. Personnellement, j'ai eu à constater que les psychotropes se vendent facilement devant les établissements scolaires situés à Salmiya et ce n'est là que la face visible de l'iceberg. Où sont les autorités ? Dans l'esprit des décideurs marocains, la question de la préservation des jeunes contre la criminalité est laissée en totalité à la famille. C'est choquant et inconcevable.
- Que conseillez-vous aux parents afin d'éviter que leurs enfants tombent dans l'engrenage de la criminalité?
Ça commence dans la famille mais ça ne se termine pas à ce stade. Il faut écouter les enfants, être proches d'eux. Plus tôt on cerne les problèmes de nos enfants, plus vite on les règle. Il faut couper définitivement avec la politique du gendarme. Un parent n'est pas là pour faire le flic, il doit certes assister avec ses conseils, être ferme quand il le faut, mais sans tomber dans l'excès. Il faut aussi se rapprocher davantage de l'univers des nouvelles générations (informatique, nouvelles technologies), afin d'être sur la même longueur d'ondes pour mieux les comprendre.


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