Nouveau dérapage de Human Right Watch. Dans un document publié le 30 novembre dernier, et intitulé "Maroc : Des soupçons de torture entachent un procès collectif, HRW évalue le déroulement du procès des personnes impliquées dans les événements d'Al Hoceima. Réagissant à cette publication, la Délégation interministérielle aux droits de l'Homme a publié, mardi, un communiqué pour recadrer l'organisation internationale. Ce procès, soulignent d'emblée les autorités marocaines, en est encore au début de sa phase d'appel et la déontologie de l'observation des procès exige d'attendre à ce que la procédure judiciaire du dossier soit complétée. La Délégation interministérielle estime que le sujet relève "de la souveraineté judiciaire du Royaume » Par ailleurs, les déclarations du directeur de la communication et du plaidoyer pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord au sein du HRW, selon lesquelles "la cour d'appel se doit d'écarter tout aveu suspect et de garantir que quiconque ne soit condamné que pour des crimes réels", ne peuvent être considérées que comme "une ingérence flagrante dans le déroulement du procès dans sa phase d'appel, sachant que cette organisation ne cesse d'appeler au respect de l'indépendance de la justice", indique le communiqué. La Délégation interministérielle aux droits de l'Homme insiste, en ce sens, sur "l'indépendance de la justice conformément aux dispositions de l'article 107 de la Constitution de 2011, ce qui a été concrétisé dans la loi organique du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et la loi organique du statut des magistrats. Les autorités marocaines relèvent également le "caractère sélectif" du document de HRW qui n'a assisté qu'à 17 des 86 audiences du procès et qui a basé ses conclusions sur des documents relayés par la presse concernant des allégations de mauvais traitements et sur les avis d'une partie seulement de la défense de la partie civile, selon la même source. Le communiqué précise, en outre, que le document de HRW contient plusieurs informations "erronées", dont le nombre de personnes qui ont bénéficié de la grâce royale, au nombre de 184 et non 116 comme mentionné par l'organisation, notant que les jugements prononcés dans le cadre de cette affaire "ont été basés sur plusieurs preuves et non pas uniquement sur les aveux contenus dans les procès-verbaux de la police judiciaire". La Délégation interministérielle aux droits de l'Homme affirme, à cet égard, que la chambre criminelle de la cour d'appel, qui examine de nouveau ce procès, aura la possibilité de réévaluer les preuves selon les dispositions de la loi, et les prévenus auront, eux aussi, la possibilité de présenter leurs requêtes et leurs demandes directement et à travers leurs avocats.