Facebook, le réseau social le plus populaire au monde, a reconnu que son action a été insuffisante pour lutter contre les contenus incitant à la haine et à la violence en Birmanie, un pays déchiré par les conflits ethniques et sous les projecteurs de la communauté internationale après la tragédie de la minorité musulmane des Rohingyas en août 2017. Un rapport commandé par Facebook sur sa présence en Birmanie montre qu'il n'a pas fait assez pour limiter la diffusion de contenus haineux et empêcher l'incitation à la violence dans le pays, a affirmé Alex Warofka, responsable de la liberté d'expression sur Facebook. "Le rapport conclut qu'avant cette année, nous n'en faisions pas assez pour empêcher que notre plate-forme ne soit utilisée pour semer la division et inciter à la violence en dehors du réseau. Nous sommes d'accord que nous pouvons et devons en faire plus", a-t-il dit. Une enquête indépendante réalisée en août dernier a montré que Facebook n'avait pas tenu compte assez rapidement des nombreuses mises en garde des ONG en Birmanie concernant la diffusion de contenus haineux destinés à alimenter les attaques contre des groupes minoritaires comme les Rohingya. En août 2017, l'armée birmane a mené une vaste opération de répression dans l'Etat de Rakhine contre la minorité musulmane des Rohingyas, poussant plus de 700.000 d'entre eux à fuir le pays et se réfugier dans des camps de fortune au Bangladesh voisin. Depuis Facebook a supprimé les comptes du chef de l'armée birmane, le général Min Aung Hlaing, et de plusieurs hauts responsables militaires afin d'empêcher la propagation "de la haine et de la désinformation". Facebook a dit disposer actuellement une centaine de spécialistes linguistiques capables d'examiner des contenus potentiellement douteux dans le pays. Le réseau social le plus populaire au monde assure qu'il s'engager à lutter contre les messages haineux à l'occasion des prochaines élections en Birmanie en 2020. Cette échéance électorale va «être sans doute un moment critique pour les discours de haine, le harcèlement, la désinformation et l'incitation à la violence", selon ce rapport commandé par Facebook.