Enfin, le Maroc a son gouvernement. Un cabinet qui a la légitimité des urnes, la bénédiction royale et la sympathie populaire. Les dés sont donc jetés. À présent, il y a lieu de présenter, dans les meilleurs délais, la déclaration gouvernementale, pour bénéficier de l'investiture constitutionnelle. Ce n'est qu'après cette démarche que le compte à rebours de la période de grâce commencera à courir. D'ores et déjà cependant, nous pouvons émettre des constats issus de la composition de l'équipe Benkirane. Une seule femme, c'est très peu. L'Istiqlal, le MP et le PPS n'ont pas joué le jeu et cela ne les honore guère. Le PJD a acquis des portefeuilles qui lui permettraient des actions immédiates dans le sens de la moralisation de la vie publique et de l'amélioration du niveau de gouvernance. La Justice, les Affaires générales, l'Equipement et le transport, sont des secteurs qui étaient au centre du programme du parti de la lampe et qui avaient fait couler beaucoup d'encre. Le cas d'Akhannouch est à analyser avec beaucoup de modération. Il faut dire que l'homme a réussi à avoir la confiance royale et l'admiration des PJDistes, qui voulaient l'attirer vers eux, en vain. Le Plan Maroc Vert, Halieutis et ses relations avec ses homologues algériens ont plaidé pour lui. Le PPS sort vainqueur de cette nomination. En effet, il a réussi à avoir le même nombre de portefeuilles que le MP, qui a pratiquement le double des sièges au Parlement. Quant à l'Istiqlal, il faut dire que les tergiversations de Abbès El Fassi étaient apparentes dans la touche finale des ministres istiqlaliens. Les négociations et les réserves émises par le Palaissur certains profils ont permis finalement d'aboutir au bo choix en termes de compétences. En somme, ce cabinet doit faire preuve d'une volonté politique à la hauteur du poids des attentes et de l'importance des challenges. Bon vent.