Les indicateurs de l'entreprise, à fin juin dernier, sont au beau fixe. Son chiffre d'affaires consolidé grimpe de 29% à plus de 852,4 MDH. Et grâce à des commandes prises durant ce premier semestre, représentant plus de 758,50 MDH, la société table sur une bonne année 2018 et un bon début 2019. Rassurer les actionnaires et le marché financier. C'est, visiblement, l'objectif du top management de Jet Contractors qui a été très exhaustif sur la situation financière et les performances de l'entreprise lors de la présentation des indicateurs financiers de cette dernière, mardi dernier. D'emblée, son directeur de développement, Nikola Keptel, a apporté la précision suivante : «Jet Contractors est une entreprise africaine d'essence marocaine. L'Europe est derrière nous. Aujourd'hui, nous nous consacrons exclusivement au Maroc et à l'Afrique». Le directeur fait référence à l'expérience non concluante des filiales françaises du groupe marocain. Une expérience qui aurait coûté à l'entreprise plus de 50 MDH en trois ans. Un chapitre donc définitivement clos. Cette leçon n'est néanmoins pas la seule à avoir orienté la stratégie de l'entreprise puisque les aléas et le peu de profits que génère le secteur des travaux publics ont poussé Jet Contractors à axer davantage ses activités autour du bâtiment. «Nous nous positionnons sur le bâtiment à forte valeur ajoutée et non sur les travaux publics, où la marge de rentabilité est très faible», précise Keptel. Un choix payant au regard des bons résultats de l'entreprise. Augmentation de capital S'agissant de la performance de l'entreprise, l'année 2018 devrait s'inscrire dans la continuité des résultats positifs. En effet, à fin juin dernier, son chiffre d'affaires consolidé grimpe de 29% à plus de 852,4 MDH. Un bond réalisé grâce, entre autres, aux nouveaux grands projets remportés par l'entreprise . «La performance enregistrée en 2017 se poursuit avec une hausse de l'EBITDA durant le premier semestre de 2018. Là, il faut noter une progression annuelle moyenne de 39% depuis le premier semestre de 2016», note Keptel. Pour sa part, le résultat d'exploitation a affiché une croissance de 14% à plus de 142 MDH. Quant au résultat net consolidé, il s'est établi à plus de 73 MDH (+9%). L'entreprise compte terminer l'année 2018 et entamer 2019 sur une bonne note, au regard des commandes prises durant ce premier semestre, représentant plus de 758,50 MDH. Diversification des activités Par ailleurs, l'assemblée générale, qui se réunira le 1er octobre, devrait entériner l'acquisition pour plus de 85 MDH de la Moroccan Contractors Associates (AMC), entreprise spécialisée dans le gros œuvre. L'objectif de cette opération est d'intégrer l'activité gros œuvre, très importante dans la chaîne de valeur du TCE, et de sécuriser un approvisionnement stratégique en TCE pour l'entreprise. «Cette acquisition permettrait un gain de performances de 1 point de marge d'exploitation et de marge nette», précise Keptel. Cela dit, l'année 2018 aura aussi été marquée par la décision de Jet Contractors d'augmenter son capital de 200 MDH. Une décision dictée par le souci de faire face à la montée des commandes, de renforcer les fonds propres et d'améliorer la solvabilité de l'entreprise. Cette augmentation de capital devrait aussi permettre d'alléger la pression du BFR sur la trésorerie. Il est prévu à ce niveau que le ratio d'endettement de l'entreprise soit ramené à des niveaux inférieurs à 100% avec un gearing net de 70% durant l'année en cours . Créée en 1992, la vie de l'entreprise a été marquée jusqu'à présent par trois grandes étapes. La première (2008-2011) a été consacrée à la consolidation, par le top management, de la place de l'entreprise en tant que spécialiste de l'enveloppe du bâtiment. Entre 2011 et 2015, Jet Contractors a progressivement intégré l'activité charpente. Enfin, il y a trois ans, l'entreprise s'est orientée vers le general contracting. Les différentes orientations stratégiques du groupe lui ont permis d'afficher, ces cinq dernières années, une évolution de 13%. «Cette évolution s'explique par une série de choix stratégiques entre 2012 et 2015 dont certains ont été concluants. C'est le cas, entre autres, des investissements significatifs dans l'outil de production, du choix du general contracting…», explique Keptel. Toutefois, d'autres décisions ont plombé les comptes du groupe, notamment l'aventure française. C'est aussi le cas de l'activité solaire. «Cela fait désormais partie du passé», insiste le directeur de développement.