Après le feu vert royal pour le lancement d'une nouvelle phase de l'INDH, c'est la convergence avec les programmes sociaux et sectoriels qui semble être le principal souci. En ligne de mire se trouvent la réduction de la pauvreté dans le rural et la lutte contre l'exclusion dans les quartiers des grandes agglomérations. Le discours du trône a donné le signal pour la préparation d'une nouvelle formule de l'INDH, très probablement pour un autre quinquennat comme cela a été le cas depuis le lancement officiel de l'initiative en 2005. La question a été hissée en sujet d'urgence lors du discours royal, prononcé le 29 juillet à partir d'Al Hoceima, qui a tracé les contours de cette nouvelle étape de l'INDH. Il s'agit de recentrer les projets de l'INDH sur «le développement du capital humain, la promotion de la condition des jeunes générations, l'appui aux catégories en situation difficile et en lançant une nouvelle génération d'activités génératrices de revenus», comme cela a été indiqué par le souverain. Après le feu vert royal, les concepteurs de la nouvelle étape semblent préoccupés par la problématique de la convergence avec les autres programmes sociaux et sectoriels. Les données Depuis le lancement de l'INDH et jusqu'à fin 2016, plus de 10,4 millions de personnes, dont 4,2 millions de femmes ont profité des programmes de l'initiative à travers la réalisation de 44.477 projets et 12.777 actions de développement pour un budget de plus de 39,5 MMDH. La contribution de l'INDH a été de 26 MMDH. L'analyse de la répartition spatiale des projets engagés durant les deux premières phases montre que le monde rural a bénéficié de 53,3% des projets, alors que l'urbain a absorbé plus de 54,1% des crédits INDH. Autre fait marquant, la différence de taille entre les projets du rural et ceux des villes. En effet, les projets des habitants des communes rurales sont en moyenne de taille 1,6 fois inférieure par rapport à ceux du milieu urbain alors que le montant moyen par projet est de 285.000 DH dans le rural et 459.000 DH dans le milieu urbain. D'autres indicateurs montrent qu'en termes de dépenses propres de l'INDH, les dotations engagées durant les deux premières phases n'ont pas dépassé les prévisions initiales. Le plus faible taux d'engagement des dépenses a été enregistré pour les programmes de lutte contre la précarité, lequel n'a pas dépassé 75%. Il est à noter que le social reste le plus dominant dans la liste finale des projets bénéficiant du concours budgétaire public, et représente 61% des projets en milieu urbain. Au sein du rural, ce sont les projets touchant les équipements sociaux de base qui restent les plus dominants et «seraient davantage sollicités par la population du fait de la situation dégradée des pistes et routes rurales ainsi que ceux de l'adduction de l'eau potable», selon l'argumentaire des responsables en charge de la mise en œuvre de l'INDH. Concernant la répartition de l'enveloppe d'investissement par programme, le programme de lutte contre l'exclusion en milieu urbain a engagé 8,7 MMDH, dont 4,9 MMDH financés par l'initiative, soit un effet de levier de l'ordre de 43%. Pour les engagements de lutte contre la pauvreté dans le rural, l'effet de levier mesuré atteint 28,2%. Comment être plus efficace Le système d'information forme le principal outil de suivi-évaluation qui favorise une remontée régulière de l'information. La démarche déconcentrée basée sur la convergence devra être favorisée par l'adoption des nouvelles prérogatives des communes contenues dans la loi organique ainsi que par l'adoption attendue de la Charte de la déconcentration durant la prochaine rentrée. Le rôle des ONG sera aussi renforcé après l'adoption d'une série de lois qui assure leur implication effective durant les étapes de la mise en œuvre de l'INDH. Au niveau du contrôle, il faudra renforcer l'aptitude des organes de gouvernance territoriale et de la coordination nationale de l'INDH à atteindre les indicateurs de suivi et de performance. Il est à rappeler que le programme de lutte contre la pauvreté dans le rural a ciblé 403 communes dont le taux de pauvreté dépassait 30% alors qu'en milieu urbain 264 quartiers des grandes agglomérations étaient ciblés. La convergence restera aussi décisive en matière de diagnostics participatifs qui servent de base à l'accompagnement de proximité des populations cibles.