En dépit des critiques adressées à l'institution législative, le président de la Chambre des représentants dresse un bilan positif de l'action parlementaire aussi bien sur le plan de la législation que du contrôle et de la diplomatie parlementaire. Il se félicite du «changement positif» dans la culture et la pratique parlementaires malgré le manque de moyens. Comment améliorer le rendement parlementaire ? Une question qui se pose avec insistance à l'heure où la productivité des parlementaires est vertement critiquée. Le président de la Chambre des représentants Habib El Malki, qui affiche sa satisfaction de l'évolution de la culture parlementaire, pointe du doigt le manque de moyens permettant aux députés d'optimiser leurs différentes missions. «Pour qu'un parlementaire soit professionnel, il faut qu'il soit assisté. Actuellement, le parlementaire est orphelin ; il travaille seul», tient à préciser encore une fois El Malki. Il s'avère en effet difficile de rehausser la rentabilité de l'institution législative sans un système d'assistance en bonne et due forme. Les parlementaires ont besoin d'être épaulés dans leur mission aussi bien de contrôle que de législation comme ce qui se passe sous d'autres cieux notamment en Angleterre où chaque député est assisté par des collaborateurs. En dépit de cette contrainte qui est souvent relevée par les parlementaires, le président de la chambre basse tient à défendre le bilan de son institution qui a «adopté une nouvelle culture». En témoignent, selon lui, plusieurs indicateurs à commencer par la lutte contre le fléau de l'absentéisme qui a marqué au fil des législatures l'action parlementaire. El Malki a réussi là où ses prédécesseurs ont échoué. Le règlement intérieur de la chambre basse est appliqué aux députés absentéistes sans raisons valables. La moyenne du taux de présence aux séances plénières des questions orales est de 72,2%. Les absences justifiées sont de 26,64% alors que celles sans raisons valables ne représentent que 2%. Une grande responsabilité incombe aux groupes parlementaires pour la mobilisation de leurs députés. Législation : le suivi s'impose L'amélioration de l'action parlementaire passe aussi par la qualité de la législation. Habib El Malki estime que la qualité doit primer sur la quantité en matière de production législative. À cela s'ajoute la nécessité de renforcer le suivi de la mise en œuvre des lois. À ce titre, un centre de recherche pour l'étude de l'impact des lois adoptées est dans le pipe. Il reste encore des efforts considérables à déployer pour donner un coup de fouet aux initiatives parlementaires qui demeurent encore le maillon faible de la législation. Au cours de cette session printanière, uniquement cinq propositions de loi ont été adoptées par la Chambre des représentants et aucune n'a franchi le cap des deux chambres du Parlement en dépit des engagements gouvernementaux en la matière. «L'adoption de cinq propositions de loi est un indicateur positif, mais il n'est pas à la hauteur des aspirations. Nous misons sur la poursuite de l'action de coordination avec le gouvernement pour promouvoir l'initiative législative parlementaire», souligne le président de la première chambre. Sur le plan du contrôle, le nouveau mécanisme de suivi des engagements du gouvernement à travers les déclarations des ministres aussi bien en séances plénières qu'en commissions s'avère de la plus haute importance. Les départements ministériels sont saisis par écrit sur les promesses faites par les ministres au sein de l'hémicycle. Une manière de promouvoir la crédibilité du Parlement. Les députés espèrent aussi résoudre la problématique ayant trait à l'absence des ministres concernés par les questions orales. À ce titre, des engagements sont formulés par le gouvernement pour limiter cette absence, due, selon El Malki, à des raisons objectives. Retraite : le blocage La retraite des parlementaires reste une épine dans le pied de Habib El Malki qui essaie depuis des mois d'aplanir les différends entre les groupes parlementaires afin de trouver une solution consensuelle. Il refuse de livrer sa propre vision sur ce dossier qui requiert «le consensus entre toutes les composantes de la Chambre des représentants». Aussi, faut-il, selon lui, éviter la précipitation pour pouvoir in fine parvenir à une réforme approuvée par tous et respectant les dispositions du règlement intérieur. Chaîne parlementaire : coordination en cours Depuis de longues années, on entend parler de la nécessité de créer la chaîne parlementaire mais ce projet peine à voir le bout de tunnel en dépit de la volonté affichée par différents présidents des deux chambres du Parlement. Cette chaîne va-t-elle enfin voir le jour ? Aucune date n'est encore fixée. La coordination est en cours entre les deux chambres. «Ce qui nécessite du temps pour unifier les points de vue», note El Malki. Sur le volet financier, des consultations jugées «positives» sont en cours avec le ministère de l'Economie et des finances qui «est ouvert quant à la vision globale du projet».