Suite à l'indignation des candidats, le ministère de l'Industrie a ordonné à l'Institut supérieur de commerce et d'administration des entreprises (ISCAE) de rembourser ceux n'ayant pas été présélectionnés pour passer le concours d'admission au cycle d'excellence «Licence ISCAE». Lancé par l'ISCAE pour l'année universitaire 2018-2019, le cycle «Licence fondamentale en Sciences de gestion» est déjà sujet à polémique. Cette formation ouverte sur concours a attisé l'intérêt d'un bon nombre de bacheliers qui se sont rendus sur le portail de l'école pour entamer la démarche d'inscription. Une première étape à la suite de laquelle les candidats ont été appelés à déposer le dossier papier au siège de l'ISCAE et de s'acquitter de frais de dossiers s'élevant à 700 DH, somme qualifiée par les étudiants et leurs parents d'«exorbitante», d'autant plus qu'il s'agit d'un institut à vocation publique. Plusieurs messages d'indignation circulent sur les réseaux sociaux. Des calculs ont même été faits, évaluant à 3 milliards de centimes les bénéfices de l'école de gestion au terme de cette «arnaque». De plus, lesdits messages reprennent une déclaration de Nada Biaz, directrice de l'ISCAE Casablanca, pour qui «l'institut n'admet que les excellents pour en faire des exceptionnels», afin de contester la révision du seuil, chose qui fait rêver un nombre considérable de bacheliers désireux d'intégrer l'école et, par conséquent, permettrait de «renflouer ses caisses». Enfin, les «indignés» relèvent un certain caractère discriminatoire étant donné que «les candidats issus des missions bénéficient de l'énorme avantage de pouvoir accéder à ce même concours avec un «petit» 14». L'ISCAE réplique L'ISCAE a rendu public, le 19 juillet, un communiqué pour expliciter la base juridique du processus de sélection et d'admission. Il y est mentionné que les conditions d'accès à l'institut, le régime des études ainsi que les modalités d'évaluation sont fixés par l'arrêté numéro 3349.17 du 18 décembre 2017, du ministère de l'Industrie en sa qualité de tutelle. En vertu de l'article 2 dudit arrêté, c'est à l'autorité gouvernementale chargée du commerce de fixer le nombre de places faisant l'objet du concours, le calendrier d'organisation du concours, les modalités d'organisation du concours ainsi que les frais de dossier. L'administration de l'ISCAE a reçu un total de 4.600 dossiers de candidature et n'en a retenu que 500 suivant un processus de sélection basé sur la méritocratie. «S'agissant des moyennes des candidats retenus à l'issue de la première étape du concours, elles découlent d'un processus de classement par filière des dossiers présentés et dans la limite des places prévues par la décision, soit 500», souligne le communiqué. Et d'ajouter: «Les moyennes ne sont donc pas prédéfinies ou fixées, en amont, en tant que «seuils». [...] La moyenne prise en compte pour le classement est celle communiquée par le ministère chargé de l'Education nationale, en tenant compte de la moyenne du bac régional pour 25% et de la moyenne du bac national pour 75%». Le ministère intervient ... Afin d'éviter tout étalage du débat, le ministère de l'Industrie a décidé de rembourser les frais de dossier aux candidats n'ayant pas été présélectionnés. Ainsi, l'administration de l'ISCAE invite les personnes concernées à se présenter au siège de l'école, à Casablanca, du 10 septembre au 10 octobre 2018, munies de la CIN et du justificatif de paiement.