Huit jours de concertation autour de 18 projets en lice ont été suffisants pour que les membres de la Commission d'aide à la production relevant du Centre cinématographique marocain (CCM) fassent leur choix. Présidée par Mohamed Gallaoui, la commission a sélectionné une brochette de réalisateurs, qui ont, pour la plupart, déjà fait leurs preuves. Certains d'entre eux ont réussi à redonner au cinéma marocain toutes ses lettres de noblesse. Nous aurons donc bientôt l'occasion de découvrir ce que nous réservent «Zéro» de Lakhmari, «Sotto Voce» de Kamal Kamal, «Le retour du fils» d'Ahmed Boulane, «Entre hier et demain» de Saâd Chraïbi et «Terminus des anges» de Narjiss Nejjar. Pour Noureddine Lakhmari, il s'agit d'un véritable pas en avant. «Cela me réchauffe le cœur de voir que le cinéma marocain réussit à se développer. Je suis très content qu'il y ait plus de projets cinématographiques et de constater que le CCM fait plus d'effort pour encourager les réalisateurs marocains », commente-t-il. Ajoutant «et ce, d'autant plus que les projets de films ces dernières années traitent de sujets sociaux. Et sans tabou, ce qui est vraiment important». Un seul court-métrage ! 20 millions de DH. C'est la somme globale de toutes les aides accordés aux huit réalisateurs pour leurs projets de films. Une somme qui n'a pas été répartie de la même manière sur les huit projets. Car, entre Lakhmari qui a décroché le gros lot avec 4,5 MDH et les 300.000 DH du jeune Hicham Ayouch, les films n'ont sans doute pas les mêmes cahiers des charges. Notre unique court-métrage «Margelle», de Omar Mouldouiria, s'est vu accorder quant à lui la somme de 200.000 DH. Parmi les projets soumis à la commission, deux longs-métrages ont obtenu l'aide «après production». Ahmed Boulane, qui a obtenu 3,8 MDH, nous déclare : «Je suis satisfait, car le film va enfin se faire! C'est vraiment un projet qui me tient à cœur». Mais il semble qu'obtenir l'aide du CCM n'est pas tout pour Boulane. D'après lui, le tournage ne débutera qu'en 2011, «le temps de trouver les fonds rêvés pour pourvoir le réaliser étant donné que le budget global du film s'élève à 10 MDH. Nous espérons avoir également le soutien de la télévision nationale et de fonds étrangers. Heureusement que nous avons eu le soutien du CCM». Des cinéastes connus Certains réalisateurs ne sont plus à présenter. Car tout le monde se rappelle de «Casa negra», des «Yeux secs», de «Femmes...et femmes», ou encore «Les anges de Satan». Mais peu de gens ont déjà eu l'occasion de voir l'un de ces longs-métrages: «L'insoumis», «Tabet or not tabet», ou encore «Poussières d'anges». Nabyl Lahlou, qui a obtenu 3 MDH, pour «L'année des mille et une lunes», est dans le métier depuis les années soixante-dix. Après avoir enseigné en Algérie, il rentre au Maroc où il écrit et produit ses pièces de théâtre. Attiré par le cinéma, il se distingue par son style totalement personnel. «Al Kanfoudi» sera sa première réalisation en 1978. Depuis, Nabyl Lahlou, en a réalisé huit autres. Omar Mouldouiria, qui s'est présenté avec le court-métrage «Margelle», est né et a grandi à Paris où il devient ingénieur du son. Après plusieurs expériences dans des projets de courts et de documentaires, Omar se lance dans ce qui l'a toujours attiré, l'écriture. Au total, il aura écrit et réalisé prés de 15 longs et courts métrages. Hicham Ayouch, a obtenu du CCM une aide «après production» pour le film «Fissures». Il compte à son actif, une demi-douzaine de réalisations. Journaliste de formation, Hicham Ayouch s'est lancé dans le cinéma en 2005, avec un premier court-métrage baptisé «Bombllywood». Un fond d'aide qui a besoin d'aide ALe fonds d'aide à la production mis en place par le Centre cinématographique marocain contribue à promouvoir la production cinématographique nationale. Selon les responsables du CCM, «ce fonds a permis un progrès notable au niveau de la production de films nationaux entre 1980 et 1987, puisque 35 longs métrages et 30 courts métrages ont été réalisés durant cette période». Mais cette première approche a été revisitée, pour permettre au fonds «de mieux jouer son rôle». En 1987, le fonds met alors en place un accord avec les chambres des professionnels, pour «disposer de nouvelles ressources». Dix-sept ans plus tard, «une nouvelle réglementation voit le jour, dans le but de soutenir davantage la production nationale». Celle-ci accorde notamment aux demandeurs «une avance sur recettes avant et après production». C'est en ces termes qu'est définie ce que l'on nomme communément «aide à la production». Une définition qui semble un peu plus compliquée qu'il n'y paraît.