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Export : L'industrie du métal y croit dur comme fer
Publié dans Les ECO le 21 - 12 - 2011

Il s'agit d'une première réponse à l'appel des exportations. Cette dernière provient des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (IMME) qui briguent la place de bon élève, réactif, de la classe des «exportateurs marocains». Au moment où le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) tirait la sonnette d'alarme sur le manque à palier en matière d'exportations, la Fédération des regroupant ces secteurs (FIMME) annonçait déjà une nouvelle stratégie pour conquérir les marchés étrangers. Celle-ci permettrait d'enregistrer un chiffre d'affaires de 70MMDH. Le projet semble, de prime abord, ambitieux, et la stratégie qui l'accompagne ne l'est pas moins. «Ce chiffre n'est pour ainsi dire que le résultat du recensement des multiples opportunités que le secteur est à même de concrétiser et qu'il s'agira d'exploiter en bonne intelligence», explique Abdelhamid Souiri, président de la FIMME. Plus concrètement, la stratégie qui sera incessamment conduite par le secteur repose sur un grand chantier composé de 6 axes principaux. Chaque axe comportant à son tour 3 à 8 projets complémentaires et totalement indépendants. Globalement, les projets identifiés seront donc au nombre de 36. Selon Abdelhamid Souiri : «Tous verseront dans le sens de la préparation du secteur afin d'être mieux outillé dans le contexte de la mondialisation». Au menu, études de compétitivité, veille informationnelle, cadre réglementaire, marketing et commercial, ressources humaines et développement des compétences. À travers ce point, la FIMME semble avoir saisi l'intérêt du travail en amont, afin de permettre un meilleur éventail d'exportations sur des marchés plus diversifiés. Cette vision rejoint celle de Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur sortant. Ce dernier avait, en effet, annoncé la semaine dernière, un taux de couverture de 70% en 2010 avec de plus amples avantages douaniers pour les exportations à destination de l'Europe, à partir de 2012, et des Etats-Unis, à partir de 2015 (cf www.lesechos.ma). Si la première puissance mondiale continue malgré tout de présenter un potentiel d'importations assez important, l'Europe est le grand réfractaire du moment et c'est à juste titre là où la «stratégie d'internationalisation» des IMME risque de bloquer.
Les IMME à la conquête de l'Afrique
Malgré la conjoncture économique difficile, l'Afrique continue de cibler les marchés traditionnels tels que la France ou encore l'Espagne. À ceci Abdelhamid Souri répond : «Notre stratégie passe par un développement de l'offre, sa compétitivité, sa diversité et surtout par notre adaptation aux exigences de la demande, à la fois en termes qualitatif et financier». Pour l'heure, si les professionnels du secteur parviennent à présenter une bonne alternative à L'Union européenne, en offrant des produits de bonne qualité, novateurs et à coût raisonnable, la tâche ne relèverait probablement pas de l'impossible. La FIMME annonce qu'un travail se fait déjà dans ce sens puisqu'elle agit pour accroître la valeur ajoutée de l'offre IMM Maroc, tout en faisant sa promotion auprès des marchés cibles avec une attention particulière accordée à la compétitivité du tissu. Ces toutes prochaines années, à savoir les années 2013 et 2014, seront vraisemblablement cruciales puisqu'elles coïncideront avec l'amorce des projets de diversification de l'offre et des marchés. Selon la FIMME, «une des priorités est de développer la place du Maroc sur des marchés atypiques et à fort potentiel, tels que les USA, les Emirats arabes unis ou encore le Royaume-Uni ». Dans cette volonté d'ouverture et d'expansion l'Afrique reste plus que jamais un partenaire privilégié. Le Continent est en effet en plein développement et les chantiers structurants y sont très présents. D'où l'utilité de l'offre IMM Maroc qui, de par sa proximité et la disponibilité en termes logistiques, peut devenir le principal marché d'approvisionnement des pays africains. Cette destination suscite en apparence un grand intérêt parmi les professionnels du secteur qui voient en ceux-ci «un marché prometteur», dans lequel nos projets substantiels qui touchent à l'énergie, aux cimenteries et à de grands chantiers structurants, pourraient leur faire appel.
Une valorisation de l'offre Maroc
Pour conquérir ces marchés, encore faut-il présenter une offre cohérente et suffisante. C'est dans ce sens que la nouvelle stratégie de développement des IMME à l'export prévoit de diminuer l'exportation des déchets, des débris, des ferrailles et des autres produits bruts, au profit des demi-produits et des produits finis. Selon les donnés chiffrées fournies par la FIMME, le chiffre d'affaires de l' exportation des déchets serait réduit de moitié, passant de 160 MDH en 2008 à 80 millions à l'horizon 2015. Ceci se ferait au profit des demi produits qui totaliseront un chiffre d'affaires à l'export de près de 1,5 MMDH en 2015, contre 190 MDH en 2008. Les produits finis constitueront le centre névralgique de cette stratégie de développement puisqu'ils présenteront, selon les prospections de la FIMME, un chiffre d'affaires de près de 5,5 MMDH en 2015 (la plus grande part du CA total), contre 350 MDH en 2008. Dans ce souci de réadaptation de l'offre exportable et afin d'améliorer les ventes à l'étranger, 8 projets y seront consacrés. Ces derniers entrent tous dans le cadre d'un axe baptisé «marketing et action commerciale». Ils concernent essentiellement l'organisation de missions de prospection, les lancements d'événements internationaux, les rencontres B to B, la création de consortiums d'exportateurs IMM, et la mise en place d'un espace sur notre site web visant à consolider leurs promotions. (cf www.lesechos.ma) À travers ces accompagnements d'ordre promotionnels, sur lesquels repose l'avenir de la stratégie nationale de l'export, l'objectif de la FIMME est de créer «une série de synergies visant à galvaniser les énergies de nos industriels». Dans cette optique, la FIMME prévoit la mise en place d'un club d'exportateurs IMM, accompagné de «Country days» sur les marchés ciblés, dans le but de mieux faire connaitre les attentes et les exigences de ces marchés pour construire une offre cohérente et adaptée à la demande.
Promouvoir l'excellence
Le volet innovation sera placé au cœur de la stratégie nouvelle. L'action envisagée semble être assez large puisqu'elle concerne aussi bien le volet financier, par l'accompagnement de certaines entreprises à souscrire au programme IMTIAZ (dans le cadre de la modernisation de leur outil de production), que le volet technique ainsi que la recherche et le développement. Encore une fois la FIMME semble vouloir buter en touche pour gagner du terrain. Consciente de l'importance que revêt la R&D dans le modèle de croissance économique que tend à adopter l'économie nationale, la fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques y consacre 8 filières d'excellence pour les IMM. Ces dernières concernent essentiellement la Sidérurgie, la Chaudronnerie et la construction métallique, les métiers du tube et des profilés, la Fonderie, l'Usinage, les meubles en métal, les machines et équipements mécaniques et la réparation navale. Tout laisse donc à croire que le secteur est sur les rails d'un possible développement de son potentiel à l'export. Pour l'heure, l'exécution de ce programme ambitieux nécessite un financement, que la FIMME espère concrétiser moyennant un accord cadre.


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