L'une des principales sociétés mondiales de relations publiques et de communication, ASDA'E Burson-Marsteller, vient de publier une enquête sur les aspirations de la jeunesse arabe qui voit en le prince saoudien, Mohamed Ben Salmane, un leader régional charismatique ; de part ses ambitieuses réformes sociales, politiques et économiques. Une bonne image de la Russie dans la région et un rejet plus profond des USA, tels sont entre autres, les principaux enseignements de cette étude. Gigantesque programme de réformes sociales mais aussi économiques et politiques, purge anti-corruption-visant plus de 200 princes-, des achats d'armes inédits, une politique régionale agressive...Le jeune prince saoudien Mohamed Ben Salmane, s'est très vite fait un nom dans son pays. Nommé héritier du trône en juin 2017, il est également devenu une icône dans le monde arabe, comme le révèlent les résultats de la 10e édition de l'enquête ASDA'E Burson-Marsteller sur les aspirations de la jeunesse arabe, rendus publics récemment à Dubaï. L'étude, menée auprès de 3500 interviews en face-à-face avec de jeunes hommes et femmes âgés de 18 à 24 ans dans16 pays et territoires arabes, entre le 21 janvier et le 20 février 2018, met la lumière sur le soutien massif que témoigne la jeunesse arabe aux réformes qu'a entamées le prince héritier qu'elle considère comme «un leader fort à même de façonner la région au cours de la prochaine décennie». Un jeune prince devenu une star régionale Interrogés sur les réformes entamées par le jeune prince de la dynastie Al Saoud, né le 31 août 1985 à Riyad, 88% de jeunes arabes soutiennent la décision de celui qu'on surnomme «MBS», d'autoriser les femmes à conduire et 86% (94% parmi les jeunes saoudiens) soutiennent son action anti-corruption, qui a vu des douzaines d'hommes d'affaires et de hauts dignitaires du régime, détenus pour corruption. Cependant, outre les perceptions des jeunes arabes sur le jeune prince de 31 ans pressenti pour remplacer son vieux père, aujourd'hui âgé de plus de 80 ans, l'enquête dont l'échantillon comprenait 50% d'hommes et autant de femmes, a été orientée sur d'autres aspirations de la jeunesse arabe. Le printemps arabe, une mauvaise idée ? Ainsi, la majorité des jeunes arabes interrogés (55%) pensent que la région a avancé dans la mauvaise direction durant la dernière décennie, une période marquée par le printemps arabe et la montée de Daesh, indique-t-on. De plus, selon toujours la même source, le pessimisme est particulièrement perceptible dans la région du Levant, où 85% des interrogés disent que la région est sur la mauvaise voie. Dés lors, des réformes dans les secteurs de l'emploi, l'éducation, la lutte anti-terroriste et la corruption, sont nécessaires pour remettre cette partie du monde sur de bons rails, estiment les jeunes arabes. Daesh, bientôt vaincue ? D'ailleurs à ce titre, notamment en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, une «écrasante majorité» (78%) de jeunes arabes pensent que Daesh s'est affaibli ces dernières années et, plus encore, 58% croient que l'organisation terroriste et son idéologie seront complètement vaincues. Cela marque une évolution importante par rapport aux résultats de l'année 2015, où 47% seulement de jeunes exprimaient leur confiance quant à la capacité de leurs gouvernements, de faire face à l'organisation terroriste, précise l'enquête. Les USA, plus que jamais détestés au profit de la Russie Autres thématiques, autres révélations: «un autre changement important concerne la vision qu'ont les jeunes arabes des Etats-Unis qu'ils considèrent aujourd'hui plus comme un adversaire, alors que la Russie a, quant à elle, pris la place du premier pays allié non arabe». Selon Sunil John, fondateur de ASDA'E Burson-Marsteller et responsable de la région moyen-orientale auprès de Burson Cohen & Wolf, «les résultats de cette année sont frappants; notamment par le fait que les jeunes de la région voient les Etats-Unis sous un jour très différent des années précédentes et la majorité des jeunes envisagent aujourd'hui un avenir où Daech et son idéologie n'auront plus de place». D'après les résultats du sondage mené par la société internationale PSB Research, une majorité (57%) de jeunes arabes pensent que les Etats-Unis sont un adversaire de leurs pays (alors qu'ils n'étaient que de 32% en 2016) et 35% seulement considèrent les mêmes States comme un allié (alors qu'ils étaient 63% en 2016 à le croire). À la question de nommer le principal allié de leur pays, poursuit l'enquête, les jeunes arabes ont cité les EAU, l'Arabie saoudite et le Koweït, suivis par la Russie à la quatrième position et l'Egypte au cinquième rang. Les Etats-Unis perdent, quant à eux, leur position dans le top 5 pour la première fois depuis le lancement de l'enquête, en se plaçant à la 11e place. Dixit Donna Imperato, PDG de Burson Cohen & Wolf: «Au cours des 10 dernières années, l'enquête sur les aspirations de la jeunesse arabe a apporté de précieux éclairages sur les bouleversements importants qu'a connus la région et cette année ne fait pas exception. Cet examen annuel de ce que pense et préoccupe la jeunesse arabe, offre à la prochaine génération des chefs d'entreprises et décideurs politiques de la région, un cadre de compréhension de ce qui est le plus important».