Si les opérateurs télécoms ont encore du mal à accorder leurs violons, au moins sur la partie pose de l'infrastructure filaire où creuser veut dire payer des redevances, d'autres ont déjà franchi le pas. C'est notamment le cas de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) dont certains membres ont créé un GIE pour s'occuper des VRD. «On ne peut pas laisser chaque opérateur télécoms creuser des tranchées dans les quatre coins de Casablanca pour poser chacun son infrastructure de fibre optique. Il est désormais temps qu'ils apprennent à travailler en synergie en empruntant le même circuit». C'est par ce point de vue tranché que le président du Conseil communal de Casablanca, Abdelaaziz Omari a ouvert avant-hier dans la capitale économique la 4e édition du Symposium de la fibre optique et des bâtiments intelligents. Ce faisant, il a donné le ton à cette journée de réflexion, axée sur le thème «La connectivité avancée au service de l'attractivité économique des territoires», visant à montrer l'impact que cette technologie, de très haut débit dotée d'une large bande passante, a sur le développement des territoires. En effet, si les opérateurs télécoms ont encore du mal à accorder leurs violons, au moins sur la partie pose de l'infrastructure filaire où creuser veut dire payer des redevances, d'autres ont déjà franchi le pas. C'est notamment le cas de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) qui a surmonté cet obstacle dans le cadre de ses programmes édifiés à Bouskoura et en cours actuellement à Errahma et Dar Bouazza. Selon Karim Amor, vice-président de la FNPI chargé de l'International, de l'Organisation et des nouvelles technologies, invité au symposium, «certains opérateurs immobiliers membres de la FNPI ont mis en place un GIE -Groupemnt d'intérêt économique- pour s'occuper de toute la partie Voirie et réseaux divers (VRD) de leur projet. Et donc, c'est ce GIE qui s'occupe de la partie fibre optique et cela marche très bien». D'ailleurs, Amor a été approché par le maire de Casablanca qui veut en savoir plus sur ce mode de gestion. Notamment comment celui-ci pourra être étendu aux différents acteurs de son Schéma directeur de transformation numérique de Casablanca ainsi qu'au projet Casa Smart City. En attendant, il peut aussi s'inspirer de l'exemple breton en France. Présenté par Marie-Neige Lebourg, chef du groupe numérique et territoires à Cerema, ce projet a été facilité par un contexte très favorable marqué par l'existence du Plan France très haut débit, qui vise à proposer un accès à un internet performant sur l'intégralité du territoire français à l'horizon 2022 et où les investissements sont partagés entre les collectivités, l'Etat et les opérateurs privés. Selon elle, la Bretagne a pris des longueurs d'avance dans le cadre de la déclinaison régionale de ce plan en passant au tout numérique à travers la concrétisation de plusieurs projets. Pour démocratiser l'usage d'internet, toutes les populations ont été formées aux usages de base. Le numérique a été également mis à profit pour développer la télémédecine au profit des habitants des îles bretonnes difficiles d'accès. Par ailleurs, plusieurs campagnes de sensibilisation sont organisées pour pousser les populations à s'approprier le projet de territoire. Et sur ce dernier point, la ville de Rennes est très avancée. Grâce à un portail Rennes territoires, mis à leur disposition, ce sont aujourd'hui les habitants de cette ville qui gèrent leur territoire.