Après le Maroc, c'est au tour du gouvernement espagnol de monter à la charge. Dans une déclaration officielle aux eurodéputés, Rosas Aguilar, ministre espagnole de la Pêche, affirme que «l'Espagne exige une compensation pour les dommages que va subir la flotte de pêche espagnole» à la suite du rejet du renouvellement de l'accord de pêche par le Parlement européen. Rappelant le préjudice que cette décision causera à la flotte espagnole et aux marins «privés de travail», la ministre espagnole rappelle que l'arrangement Maroc-UE, permettait à quelques 120 navires battant pavillon de onze pays de l'UE d'opérer dans les eaux marocaines en échange d'une contrepartie financières européenne qui s'élève à 36,1 millions d'euros par an. La décision du rejet de l'accord de pêche aura donc indéniablement des conséquences économiques mais également d'ordre politique sur le partenariat Maroc-UE, comme l'a souligné hier dans un communiqué le ministre marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri. Pour sa part, le parlement européen et en l'occurrence la commissaire à la Pêche Maria Damanaki, avance que «si un nouvel accord devait être proposé et conclu, il aurait besoin d'apporter des réponses convaincantes aux questions-clé» en matière d'environnement, de viabilité économique et de conformité au droit international. Pour la commissaire, le vote du PE envoie aussi «un message fort au gouvernement marocain, qui aurait besoin de s'engager sur tous ces points en faveur d'un meilleur accord». De son côté, le Front Polisario, s'est pour sa part félicité du vote des députés européens qualifiant le blocage de l'accord de « défaite juridique et politique » pour le Maroc.