Au Niger, la croissance est stimulée par les investissements en infrastructures malgré une situation sécuritaire difficile. En 2018, la croissance nigériane devrait être stimulée par l'investissement dans les infrastructures, l'accroissement de la productivité agricole ainsi qu'une hausse relative des prix de l'uranium dynamisant sa production. Ainsi le PIB devrait s'établir à 5,2%, soit quasiment le même taux réalisé en 2017 avec 5,1%. La mise en place d'une facilité élargie de crédit avec le FMI en janvier 2017 (100 millions de dollars sur trois ans) permet de stimuler les investissements en infrastructure, rassurent les investisseurs et encadre l'aide au développement. Surtout ciblés sur les secteurs de l'énergie (barrage de Kandaji et projet d'oléoduc depuis Agadem pour rejoindre l'oléoduc Tchad-Cameroun existant) et des transports (échangeur de Niamey), ces différents projets devraient permettre de combler des lacunes en termes d'infrastructure et par la même d'attirer d'autres investissements et augmenter les capacités de production. Uranium La hausse des prix de l'uranium (31% des exportations en 2015) devrait attirer de nouveaux investissements et stimuler la production, notamment avec la hausse des rendements de la mine de Madaouela (GoviEX) pour laquelle la pleine exploitation est prévue fin 2018. Cependant le climat des affaires déficient pèse sur la mise en place des projets et menace leur aboutissement. Par ailleurs, les projets de développement d'infrastructures agricoles liés notamment à l'initiative 3N (les Nigériens nourrissent les Nigériens) devraient permettre une hausse de la productivité agricole. La demande domestique devrait rester soutenue, stimulée par les dépenses publiques et une consommation privée assez stable en lien avec une forte croissance démographique et la stabilité des prix, toujours en deçà de la cible de 3% définie par la Banque centrale de l'UEMAO. Cependant, ces perspectives de croissance restent soumises aux risques sécuritaires, climatiques et humanitaires dans un pays comptant déjà l'un des plus forts taux de pauvreté du monde. Les contributions des donateurs internationaux permettent de réduire le déficit public (de 11,0% à 6,2% du PIB en 2016). La hausse des recettes liées à l'augmentation des exportations de matières premières ne compensera que partiellement la forte augmentation des dépenses publiques d'investissements et de sécurité. Toutefois, les efforts réalisés dans la collecte des impôts et des droits de douanes sous l'égide du FMI devraient permettre de continuer à réduire le déficit. Dans ce contexte, la dette publique devrait continuer à augmenter, détenue aux trois-quarts par des créanciers publics étrangers, laquelle dette est majoritairement concessionnelle. Toutefois, en raison de l'appartenance du Niger à l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et du taux de change du franc CFA fixé à l'Euro, une dévaluation est improbable et la dette nigérienne est donc peu exposée au risque de change. Déficit Enfin, du côté des comptes extérieurs, la balance des biens et des services est largement déficitaire (19,7% du PIB en 2016). Les mauvaises conditions économiques nigérianes continueront de peser. La hausse des exportations de matières premières ne compensera pas l'augmentation des importations liées au développement des projets d'infrastructures. Les transferts d'expatriés et l'aide budgétaire étrangère permettent d'abaisser le déficit courant à 15,5% du PIB. Ce déficit est financé essentiellement par des IDE (7,6% du PIB) ainsi que par des dons et prêts dédiés au financement de projets (6,8% du PIB). Fiche pays Niger Taille 18,6 millions de consommateurs Monnaie Franc CFA PIB/Hbt 412 dollars Croissance 5,2% (2018p.) Région économique UEMOA/CEDEAO Note Coface C (Risque élevé) Doing business 2018 144e/189 Une situation sécuritaire dégradée La situation politique nigérienne est caractérisée par la mainmise du président Mahamadou Issoufou (Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme) sur les différentes institutions depuis la victoire de son parti aux élections présidentielles et législatives de février-mars 2016. L'opposition, bien que marginalisée est très critique vis-à-vis des actions répressives du président, laquelle opposition est susceptible de catalyser la grogne populaire. Toutefois la principale menace réside dans une situation sécuritaire très dégradée, les groupes armés de la région (Boko Haram, AQMI, Al-Murabitoun) trouvant au Niger un terreau fertile de recrutement (fort taux de pauvreté et peu de perspectives) et des frontières poreuses favorables à leurs actions. La coopération internationale devrait continuer à se renforcer entre les 5 pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso) pour tenter de contenir les troubles observés dans les pays voisins (notamment au Nigeria).