Offres attrayantes, couverture géographique, services simplifiés...Le cabinet international McKinsey Global Banking dévoile dans son nouveau rapport les pratiques gagnantes des banques de détails en Afrique. L'Afrique, un terreau fertile pour la banque de détail. Un titre qui colle bien avec le rapport du cabinet McKinsey Global Banking sur les activités des institutions financières exerçant des activités de crédit et d'offre de produits de placements auprès de clientèles individuelles sur le continent africain. Publié le 2 mars dernier, le nouveau rapport de 58 pages intitulé «Rugir à la vie : croissance et innovation dans la banque de détail en Afrique», expose les raisons de croire au dynamisme et au bel avenir de la banque de réseau dans les pays africains. Une enquête d'envergure En s'appuyant, entre autre, sur une solide base de données cumulant les performances financières de 35 des principales banques africaines et une vaste enquête auprès de 2.500 clients de banques dans six pays africains, à savoir l'Egypte, l'Afrique du Sud, le Nigeria, le Maroc, l'Angalo et le Kenya, le cabinet révèle que les marchés bancaires africains comptent parmi les plus dynamiques au monde en précisant que le marché bancaire de l'ensemble du continent est le deuxième marché mondial en termes de croissance et de rentabilité, et constitue un foyer d'innovation. Mckinsey Global Banking se fonde sur pas moins de cinq déterminants pour tenter d'expliquer ladite réussite très remarquée dans les segments intermédiaires (70% de la croissance) où le revenu annuel se situe entre 6.000 et 36.000 USD et le marché de masse qui représente 13% de la croissance mais constitue le segment qui connaît la croissance la plus rapide. Les pratiques gagnantes Selon le cabinet international, près de 65% de la rentabilité des banques africaines et 94% de la croissance de leurs revenus sont attribuables à leur couverture géographique, soulignant l'importance de l'intensification de celle-ci, considérée comme un gage de développement pour les sociétés bancaires. À cela, il faut ajouter d'autres secrets de réussite. C'est connu, plus une banque fait de bonne proposition mieux elle engrange de nouveaux clients. C'est ce que semble confirmer d'ailleurs l'enquête de McKinsey qui révèle que 25% des clients choisissent le prix comme le facteur le plus important dans le choix des banques. La commodité est tout aussi importante. Elle est également citée par 25% des clients, ajoute le rapport. De plus, il y a également l'amélioration de la qualité du service qui est le troisième facteur le plus important, choisi par 12% des clients. Mais ce n'est pas tout puisque d'autres facteurs tels que l'amélioration de la productivité des ventes, l'optimisation du back office et du middle office, le secours aux sociétés de télécommunications et au crédit salarial sans oublier la numérisation de bout en bout, sont avancés par Mckinsey global banking comme motifs pour tenter d'expliquer la bonne santé de la banque commerciale en Afrique. À ce propos, l'enquête de McKinsey révèle que 40% des Africains préfèrent utiliser les canaux numériques pour leurs transactions notamment dans quatre grands pays africains, à savoir l'Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya et l'Angola où une plus forte proportion d'Africains préfèrent le canal numérique aux succursales pour les transactions. Un marché aux mille visages Cependant, outre les pratiques «gagnantes», l'enquête s'est également concentrée sur le potentiel du marché des retails banking en Afrique et les produits bancaires proposés aux clients africains. À ce ne niveau d'ailleurs, le rapport indique qu'aujourd'hui, près de 300 millions d'Africains ont un compte en banque mais ce chiffre pourrait connaître une hausse jusqu'à atteindre 450 millions en 5 ans, est-il estimé. Quant aux marchés bancaires africains, McKinsey distingue quatre segments, à savoir les marchés «avancés» comme l'Afrique du Sud et l'Egypte, les marchés en transition «à croissance rapide» comme le Kenya, le Ghana et la Côte d'Ivoire et «les géants endormis» comme l'Algérie, le Nigeria et l'Angola ou encore les marchés bancaires naissants comme la RDC et l'Ethiopie. Concernant la répartition des produits bancaires, le rapport estime que 95% des Africains possèdent des produits transactionnels alors que moins de 20% possèdent des prêts, des assurances, des investissements ou des dépôts. Coût du risque élevé S'agissant des recommandations, le cabinet international insiste sur la nécessité pour les banques commerciales opérant en Afrique de faire du numérique l'une de leurs priorités compte tenu de la faible densité des succursales en Afrique. Par ailleurs, le rapport souligne le coût élevé du risque (2e rang mondial) et la faible disponibilité des données en Afrique, précisant qu'11% des Africains sont dans des bureaux de crédit, alors que sur les marchés avancés ce chiffre s'élève à plus de 90%.