C'est la grande disette pour les céréales étrangères. Depuis le début de la campagne 2011/2012, les importations de céréales (blés tendre et dur, orge et maïs) ont connu une chute de 48%, en comparaison avec les volumes introduits sur la même période en 2010. Ce constat va à l'encontre de la logique de marché, puisque les cours des ces mêmes céréales sont en chute progressive depuis quelques mois déjà à l'international. «Le moment semble n'avoir jamais été aussi idéal pour s'approvisionner à l'étranger», assène d'entrée un importateur. Le total des importations de ces quatre céréales a en effet cumulé une quantité de 9,5 millions de quintaux (Mqx), selon les plus récentes statistiques de l'Office national interprofessionnel des céréales (ONICL) à fin octobre dernier, contre un volume de 18,4 Mqx en 2010-2011. Ces statistiques de l'Office montrent que le blé tendre étranger a le plus souffert de cette diète marocaine. Un volume quasi-insignifiant de 0,05 Mqx a réussi à s'introduire dans le marché local jusqu'à octobre dernier, selon les chiffres officiels, contre 7,5 Mqx sur la même période lors de la campagne 2010-2011 de commercialisation. La différence est de taille. La totalité de ce volume a été importée de la Grande Bretagne. C'est d'ailleurs le seul créneau sur lequel ce pays d'Europe occidentale s'est positionné, au détriment du blé tendre français. L'Hexagone semble en effet, pour le moment, la grande frustrée de ce début de campagne de commercialisation, qui ne commence guère de la meilleure des manières pour les exportateurs français. Ces derniers se rattrapent toutefois sur le blé dur, en se positionnant en seuls fournisseurs des 700.000 quintaux importés par le royaume sur cette même période. La France, pendant longtemps quasi absent sur ce créneau dominé par les pays d'Amérique du Nord, confirme ainsi son grand come-back annoncé. Pour le moment, le gouvernement marocain est encore loin de sa grande gourmandise lors de la campagne 2010-2011, pendant laquelle le volume en blé dur importé avoisinait 2 millions de quintaux à fin octobre. Par ailleurs, si au niveau des blés tendre et dur les coupes sont drastiques, l'orge et le maïs semblent toutefois se maintenir au même niveau d'importation. Cette dernière céréale représente d'ailleurs, pour le moment, près de 77% du total des importations. Le maïs se situe en effet jusque là à quelque 7,3 Mqx, contre un volume de 7,9 Mqx sur la campagne précédente. Quand à l'orge, les volumes importés montrent un léger repli par rapport à la dernière campagne de commercialisation.