L'adoption de la nomenclature budgétaire des régions boucle le volet légal lié à la mise en œuvre des attributions listées par le statut des conseils élus. C'est en 2019 que le nouvel agencement des finances régionales sera obligatoire. Un nouveau décret d'application de la loi organique des régions vient d'être entériné par les départements de l'Intérieur et des Finances et annonce le bouclage du volet lié aux budgets des instances élues des 12 régions. Plusieurs détails précieux ont été apportés par le nouveau décret qui instaure un modèle type pour les budgets des conseils élus dans l'optique d'un meilleur contrôle, mais aussi pour plus de souplesses dans la gestion budgétaire des conseils. Les nouvelles normes, qui devront s'appliquer à l'occasion de la préparation du prochain budget de 2019, concernent l'ensemble des ressources et dépenses qui incombent aux conseils, et interviennent plus de 8 mois après la validation du décret portant sur les mesures destinées à assurer un accompagnement efficace aux régions pour assurer une plus grande gouvernance de leurs actions, qui a été adopté en juin 2017. Le principal constat qui se dégage de la nomenclature reste sans aucun doute celui relatif à l'attraction des investissements. Il s'agit de la gestion des zones d'activités économiques, les marchés de gros régionaux et la gestion des activités artisanales. Le nouvel agencement budgétaire inclut aussi la promotion des produits régionaux ainsi que le soutien à la recherche scientifique appliquée des universités et des instituts spécialisés dans la mission des régions. Les principales rubriques Les recettes de fonctionnement englobent le domaine de l'administration générale, essentiellement les produits des ventes, les recettes patrimoniales ainsi que les recettes fiscales. Pour les recettes fiscales, qui ont été prévues par la nomenclature, elles englobent le produit «des amendes fiscales et de transactions en matière de taxes, de recettes des services rémunérés ainsi que de ristournes sur les recettes réalisées pour le compte des tiers». Pour la part dans les impôts de l'Etat, elle couvre l'IS, l'IR et la part dans le produit de la taxe sur les contrats d'assurance. Dans cette rubrique névralgique des recettes, la nouvelle nomenclature liste également la taxe sur les permis de chasse, ainsi que la taxe sur les exploitations minières. Pour les dépenses de fonctionnement, la nomenclature autorise les conseils régionaux à inscrire «les indemnités du président et des conseillers, les frais de transport et de déplacement, les frais d'assurance des membres, ainsi que les frais de fêtes nationales et cérémonies officielles». Pour les subventions accordées par les régions, la nouvelle réglementation prévoit les associations locales, les œuvres sociales du personnel et les subventions accordées aux coopératives. À noter que les dépenses de fonctionnement concerneront aussi, à partir de 2019, les dotations, la protection de l'environnement, l'entretien des parcs régionaux, la préservation des écosystèmes forestiers et la promotion des énergies renouvelables. La préparation du budget de 2019 devra surtout tenir compte du développement rural. La nomenclature classe, dans cette catégorie de dépenses, «la mise à niveau du monde rural et le désenclavement, l'entretien des routes et des circuits touristiques, l'entretien des routes non classés et la promotion des activités non agricoles dans le milieu rural». Les objectifs assignés aux budgets des régions concernent aussi la promotion du tourisme de montagne et celui des oasis. Le gouvernement a déjà donné son feu vert pour l'entrée en vigueur des dispositions de l'article 231 de la loi organique, portant statut des régions avec la création du Fonds de mise à niveau sociale. Les critères pour bénéficier des programmes annuels et sectoriels en matière de requalification sociale ont été fixés à 5 exigences, ainsi qu'il sera conditionné par des plans d'action annuels et des mécanismes destinés à réaliser des diagnostics et assurer le suivi et l'évaluation des projets et leur audit. La nouvelle version des recettes d'équipement Le nouveau décret, qui est entré en vigueur le 15 février, liste les ressources financières allouées par l'Etat, la part des régions dans le budget général et les contributions financières liées aux compétences partagées. Les régions devront consacrer des dotations régulières à la santé, la participation à la construction des égouts et la canalisation de l'eau potable. Le visa de l'Intérieur conditionnera, quant à lui, la mise en œuvre de plusieurs délibérations des Conseils régionaux. Il s'agit essentiellement des délibérations ayant une incidence financière sur les dépenses et les recettes, la gestion déléguée ainsi que celles portant sur le schéma régional d'aménagement du territoire. Enfin, les agences d'exécution des projets, qui devront être soumises au contrôle financier de l'Etat, applicable aux entreprises publiques, entrent aussi dans le vaste champ de l'amélioration de la gouvernance de la gestion des affaires régionales, avec la mise en place de manuels de procédures et l'adoption d'un système de gestion par objectifs avec des indicateurs de performance. À noter que le volet de la consolidation des résultats a été aussi intégré à la nomenclature, et englobe la résorption des déficits du budget et ceux des comptes spéciaux.