En 2018, l'économie béninoise devrait poursuivre sa trajectoire favorable de la croissance. Celle-ci est prévue à 5,6% grâce, en partie, à de meilleures performances agricoles. Au Bénin, la croissance devrait maintenir sa trajectoire ascendante en 2018. Le taux de croissance devrait tourner autour de 5,6% selon les prévisions rapportées par Coface. «La reprise modérée de l'activité au Nigeria et de meilleures performances agricoles» en seraient les principaux facteurs. La production de coton, en l'absence de choc climatique majeur, devrait ainsi progresser, de même que son prix. La croissance serait également soutenue par l'investissement public et privé, notamment dans le cadre du plan d'action du gouvernement «le Bénin révélé» de près de 15 milliards de dollars (soit 170% du PIB). Ce plan est étalé sur cinq ans (2016-2021) dans les domaines des infrastructures, de l'énergie, du tourisme et de l'agriculture. La nouvelle loi adoptée sur les partenariats public-privé (PPP) stimulerait la participation du secteur privé. Désenclavement En vue d'accroître l'inclusivité de la croissance et d'enrayer la pauvreté, le gouvernement devrait poursuivre le désenclavement des régions les plus reculées notamment grâce à la réalisation d'un chemin de fer reliant Cotonou à Niamey, qui favoriserait aussi les activités du port de Cotonou (près de 60% du PIB). L'évolution de la consommation privée resterait globalement dynamique alors que l'inflation devrait se maintenir en 2018 sous le seuil des 3% fixé par l'UEMOA, sous l'effet de la hausse graduelle de la demande intérieure et des prix des différents produits d'importation (carburants, produits alimentaires). Alors que les politiques expansionnistes ont considérablement grevé le déficit et la dette ces dernières années, le gouvernement devrait adopter un ton plus restrictif en 2018, via un certain nombre de réformes visant à rationaliser les dépenses et à moderniser l'administration fiscale et douanière. En outre, l'approbation en avril 2017 d'un accord de trois ans de 151 millions de dollars par le FMI au titre de la facilité élargie de crédit devrait faciliter les réformes et redonner ainsi de la confiance aux investisseurs. Hausse des exportations Le déficit courant devrait persister mais se réduirait en 2018 à la faveur d'une amélioration de la balance commerciale. Les exportations (44% sont composés de coton) devraient augmenter significativement grâce à l'accroissement de la production cotonnière conjuguée à une demande externe plus dynamique, notamment régionale grâce au Tarif extérieur commun. Les importations devraient rester relativement dynamiques, toujours en raison du volume important d'importations de biens d'équipement et de la demande interne. La place du commerce informel demeure prédominante, le commerce de transit et de réexportation avec le Nigeria représentant 20% du PIB. Les remises des travailleurs expatriés (dont presque la moitié provient du Nigeria) et de l'aide devraient entraîner une progression de l'excédent de la balance des transferts. Le déficit courant est principalement financé par des emprunts concessionnels et par les flux d'IDE liés à l'activité des partenariats public-privé en matière d'infrastructures. Fiche pays Bénin Taille 11,1 millions de consommateurs Monnaie Franc CFA PIB/Hbt 771 dollars Croissance 5,6% (2018p.) Région économique UEMOA/CEDEAO Note Coface B (Risque assez élevé) Doing business 2018 151e/189 Volonté de réforme et mécontentement populaire L'homme d'affaires Patrice Talon a remporté les élections présidentielles en mars 2016. Celui-ci affiche un programme ambitieux de réformes visant notamment à redonner de la confiance aux investisseurs, en donnant en particulier la priorité à l'amélioration de l'environnement des affaires, marqué par la corruption, le clientélisme, les pesanteurs administratives et la faiblesse de la réglementation. En effet, malgré quelques avancées en matière de création d'entreprise et de règlement de l'insolvabilité, le rapport Doing Business de la Banque mondiale classe le pays en 155e position sur 190 pays (153e en 2016). Néanmoins les progrès sont lents et sa popularité auprès de la population s'effrite dans un contexte de montée du mécontentement populaire liée à l'absence de progrès social. En outre la non adoption du mandat présidentiel unique, pourtant soutenue par le président Talon pourrait le conduire à se représenter aux prochaines élections en 2021, alors même que celui-ci avait annoncé qu'il ne le ferait pas.