Suite au transfert du joueur Bencharki du WAC à Al-Hilal saoudien, le club fassi, qui devra encaisser 25% de la valeur dudit transfert, n'est pas au fait ni des détails, ni du montant exact de la transaction. Du côté du WAC, c'est le mutisme total. Le transfert le plus cher d'un joueur de football à partir de la Botola Pro vers un club étranger, en l'occurrence Al-Hilal Saudi Football Club, risque d'avoir des relents judiciaires. En cause, du montant exact de cette transaction dépendra le montant de la commission de 25% que doit toucher le MAS, club formateur d'Achraf Bencharki et légalement ayant-droit. Or, ce club n'a pour l'instant aucune information à propos de la valeur précise du transfert, bien que les médias aient relayé le montant de 5 millions de dollars. Pire, certains titres évoquent un montage financier qui réduit ce montant à trois millions de dollars, les deux millions restants seraient, selon les mêmes sources, payés au WAC dans le cadre d'un partenariat scellé entre les deux clubs. Contacté par «Les ECO», Ahmed Mernissi, président du MAS, dit avoir envoyé une demande au club casablancais, mais sans aucune réponse. «Nous n'avons aucune idée de la base sur laquelle sera prélevé le pourcentage de 25% qui nous revient. Pour en avoir une idée claire, j'ai fait un écrit au WAC lui demandant de verser au MAS sa part. Je n'ai pas encore reçu de réponse, ni de virement d'ailleurs», déclare Mernissi qui semble déterminé à faire valoir les droits de son club. «Ce que je peux vous dire, c'est que le MAS ne sera pas lésé dans cette affaire. Nous défendrons nos intérêts jusqu'au bout», assène le président. Silence radio Du côté du Wydad, c'est le silence radio. Le président du WAC, Said Naciri a refusé catégoriquement de répondre à nos questions. Au cours d'un bref entretien téléphonique, il a tout de même divulgué ce qui semblerait être une clause de confidentialité, incluse dans le contrat de vente de l'ex-Wydadi. «Le montant du transfert est un secret que seuls moi et les responsables d'Al-Hilal connaissent», nous a-t-il révélé. Ainsi, le montant de la part que devra recevoir le MAS restera inconnu. En tout cas, en amont de la signature du contrat de vente de Bencharki à Al-Hilal, le WAC avait déjà refusé une offre de trois millions de dollars du club saoudien. Ce qui rend implausible toute information à propos d'un montant de transfert moindre. Du coup, si les informations concernant le partenariat signé entre le WAC et Al-Hilal simultanément à la conclusion du contrat de vente du joueur s'avèrent véridiques, tout montant payé au Wydad dans ce cadre pourrait être considéré comme faisant partie du package global de la transaction. Et ferait, par ricochet, gonfler la part du MAS. Sur le plan réglementaire, l'instance mondiale du ballon rond impose un degré minimum de transparence dans les transferts, quoique certaines pratiques «sous la table» soient de bonne guerre dans le foot-business. Dans le cas d'un litige entre les deux clubs de football marocains, les sanctions pourraient être lourdes. Par ailleurs, comme cela est indiqué dans l'offre initiale envoyée par Al-Hilal au WAC, dont une copie est disponible en ligne, une partie du montant global devait être versée au Wydad à la réussite du test physique et après la réception du Certificat international de transfert (CIT) par le joueur. La Fifa -ou le cas échéant le Tribunal arbitral du sport (TAS)- a donc toutes les données nécessaires pour trancher, au cas où la FRMF se déclare incompétente.