L'aéronautique, l'un des métiers mondiaux du Maroc définis par le plan Emergence, affiche de bonnes performances malgré le contexte de crise. Ainsi, le secteur a connu un taux de croissance de près de 25% sur les 3 dernières années, quant à 2009, les professionnels tablent sur un taux de 5%. Un miracle ? «C'est tout à fait normal», nous fait savoir Monsieur Hamid Benbrahim El-Andaloussi, Président du Groupement des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales (GIMAS) et Président d'Aircelle Maroc, «le secteur aéronautique entre en crise 12 à 18 mois en décalage par rapport à la crise économique». Serait-ce en raison des performances contrastés du secteur du tourisme à l'échelle mondiale, et de la corrélation entre ce dernier et l'aéronautique? Hamid Benbrahim Andaloussi répond par la négative: «ce n'est pas le tourisme qui développe le secteur mais plutôt le trafic d'affaires. La crise affecte le monde des affaires, ce qui restreint les déplacements professionnels. La demande baisse forcément». Mais cela ne semble pas alarmer les professionnels. 17.000 emplois seront créés à l'horizon 2015 Au Maroc, 80 entreprises aéronautiques se partagent le secteur et emploient près de 7500 personnes hautement qualifiés. Malgré le repli qui touche l'économie mondiale, le secteur a clôturé 2008 sur un chiffre d'affaires de l'ordre de 700 millions d'euros. Le secteur aéronautique offre une large palette d'activités à savoir la mécanique aéronautique, la chaudronnerie aéronautique, la mécatronique, les systèmes de câblage aéronautique, le traitement de surfaces et les matériaux composites ainsi que l'ingénierie, l'étude, la conception et le développement de systèmes... Preuve de la bonne santé du secteur, les professionnels répondront présent lors de la tenue de la 2ème édition d'Aeroexpo Maroc, à l'aéroport de Marrakech-Menara, fin janvier 2010. Ce salon de l'aéronautique ambitionne d'accueillir plus de 40 délégations et instances diplomatiques, 400 exposants et près de 40000 visiteurs. Cette manifestation vise deux objectifs. Le premier étant l'échange d'expériences, AeroExpo 2010 sera l'occasion de confronter les attentes des professionnels du secteur aux visions et ambitions des décideurs politiques. Lors de la dernière édition en 2008 près de 81% des participants se sont déclarés très satisfaits de la qualité des contacts engagés. Le second objectif est le volume d'affaire généré, sans oublier les synergies et partenariats qui résultent de l'organisation d'une telle manifestation. Pas moins de 3 partenariats et conventions d'investissements ont été signés en 2008, et les organisateurs souhaitent se surpasser pour l'édition 2010, ce qui reste à leur portée. Quasiment inexistante il y a quelques années, le Maroc a su rapidement développer une base aéronautique de qualité qui offre une large gamme de produits et services. En outre, c'est un secteur fortement pourvoyeur d'emploi. Les perspectives d'évolution tablent sur 11000 à 12000 emplois à l'horizon 2012. La formation reste le talon d'Achille du secteur Le transfert de compétence qui découle de ces investissements associé à un haut niveau d'exigence permettent de tabler sur un chiffre d'affaires de plus de 2 milliards d'euros à l'horizon 2015, pour 17000 emplois crées. A propos d'emploi, il semblerait que le talon d'Achille du secteur soit la formation. «La pérennité et le développement de cette base aéronautique reposent sur la disponibilité de ressources qualifiées qui certes aujourd'hui constituent un manque» relève M. Hamid Benbrahim El-Andaloussi, Président du GIMAS. Ainsi, suite à l'Accord de partenariat signé le 13 Février 2009 dans le cadre du Pacte Emergence Industrielle entre le Ministère du Commerce, de l'Industrie et des Nouvelles Technologies, le Ministère la Formation Professionnelle et de l'Emploi, le GIMAS et l'UIMM (l'Union des Industries Métalliques et Métallurgiques), l'Institut des Métiers de l'Aéronautique IMA ouvrira ses portes à la rentrée 2010-2011. Bientôt un institut dédié aux métiers du secteur De l'avis des professionnels, il existe un manque réel au niveau des ressources humaines qualifiées. Dans le cadre de la dynamique crée autour du plan Emergence et afin d'accompagner l'essor du secteur, un partenariat entre le ministère du Commerce, de l'Industrie et des Nouvelles Technologies, le ministère de la Formation Professionnelle et de l'Emploi, le GIMAS et l'Union des Industries Métalliques et Métallurgiques (France) a vu le jour. L'objectif est de créer un institut des métiers de l'aéronautique, qui ouvrira ses portes à la rentrée 2010-2011. Doté d'un budget de 100 millions de DH, l'institut assurera des formations qualifiantes d'une durée variant de 4 semaines à 8 mois. Le cursus de formation touchera les principaux métiers de l'aéronautique, à savoir la mécanique aéronautique, la chaudronnerie aéronautique, la mécatronique, les systèmes de câblage aéronautique, le traitement de surfaces, les matériaux composites ainsi que l'ingénierie, l'étude, la conception et le développement de systèmes. De plus, l'institut compte assurer à ses étudiants une formation complémentaire en management, ordonnancement industriel, logistique et en méthodes industrielles. La première promotion devrait comprendre 250 personnes, pour atteindre 800 étudiants au bout de quatre ans. Les prévisions des professionnels de l'industrie aéronautique pour 2015 s'élèvent à plus de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, pour 17000 emplois crées.