Selon la Banque mondiale, le Ghana devrait afficher une croissance de 8,3%, soit la plus forte sur le continent en 2018. Le Ghana, meilleure économie africaine en 2018? On serait tenté de répondre par l'affirmative, au regard des prévisions de la Banque mondiale. En effet, à en croire les derniers chiffres de l'institution basée à Washington, l'économie ghanéenne devrait réaliser un taux de croissance de 8,3% en 2018, soit la plus forte sur tout le continent, juste devant l'Ethiopie qui pourrait voir l'évolution de son PIB chuter légèrement à 8,2%. Pour le Ghana, une des locomotives de la CEDEAO, la progression annoncée -si elle est au rendez-vous- sera très révélatrice de la dynamique économique actuelle. Cela, d'autant plus qu'en 2017, sa croissance est estimée à 6,1% par la Banque mondiale. Après une année 2016 marquée par des élections générales dans un contexte de baisse des coûts des matières premières, celle écoulée est vue comme l'année de la relance économique. Secteurs phares Le secteur des hydrocarbures devait continuer à en être l'une des locomotives, grâce à la montée en puissance de la production du champ de Ten, qui a débuté fin 2016, ainsi que du lancement de l'exploitation de celui de Sankofa. Le secteur industriel pourrait, en outre, être soutenu par l'amélioration progressive de l'approvisionnement en électricité, grâce à l'augmentation de la production de gaz pour l'alimentation des centrales thermiques (Atuabo notamment). Les services (financiers, télécommunications) devraient rester porteurs. La production agricole, plus particulièrement celle de cacao, devrait être favorisée par des conditions climatiques plus favorables qu'en 2016, année marquée par une forte sécheresse. Infrastructures Le coût élevé du crédit, malgré l'assouplissement de la politique monétaire initié en novembre 2016, restera cependant un frein à un réel rebond de l'investissement. Les projets du gouvernement, notamment dans le domaine des infrastructures, pourraient être revus à la baisse en raison d'une politique budgétaire plus restrictive qu'initialement prévu. Après avoir été confrontée à la hausse des prix des services publics en 2016, la consommation des ménages (plus de 60% du PIB) serait encouragée par la modération de l'inflation. L'absence de nouvelle baisse des prix du pétrole et la dépréciation du cedi limiteraient cependant le repli de l'inflation. Redressement Par ailleurs, le FMI a confirmé le maintien de son programme d'assistance budgétaire mis en place en avril 2015. Son expiration, actuellement fixée à avril 2018, pourrait être repoussée sous réserve d'un engagement de maîtrise des dépenses, notamment salariales, du nouveau gouvernement. La situation du secteur bancaire, fragilisé par le ralentissement économique, la dépréciation du cedi des années passées et les difficultés financières des grandes entreprises publiques se dégradent nettement. Le taux de créances douteuses a doublé en un an à 24% mi-2016. La recapitalisation de certains établissements pourrait être envisagée. Fiche pays GHANA Taille 26,8 millions de consommateurs Monnaie cedi PIB/Hbt 1.401 dollars Croissance 8,3% (2018p.) Région économique CEDEAO Note Coface B Doing business 2018 120e/189 Bonne gouvernance et alternance politique Régulièrement cité comme un exemple dans la région en termes de démocratie, le Ghana a organisé début décembre 2016 ses élections générales, qui se sont déroulées dans le calme. Le leader de l'opposition Nana Akufo-Addo (Nouveau parti patriotique- NPP) a remporté le scrutin dès le premier tour avec 53% des voix face au président Mahama (Congrès démocratique national-NDC). La population ghanéenne compte sur le nouveau président pour sortir le pays de la crise économique. Le classement du Ghana, selon les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale, est meilleur que celui de la plupart des pays de la région, bien que la faiblesse des infrastructures et les lourdeurs administratives entravent le développement du secteur privé. Ses performances en matière de lutte contre la corruption sont en nette amélioration (98e en 2015 contre 103e en 2014).