Les dernières précipitations ont permis de renforcer la nappe phréatique, d'améliorer la culture céréalière, le rendement d'huile d'olive et la mobilisation des parcours pour l'élevage. La région a enregistré également une forte vague de froid avec des températures qui ont atteint -4% dans les provinces d'Ifrane, Imouzzer et Bouiblane ce qui est très bénéfique pour les rosacés et surtout le pommier. Après un début difficile de la saison agricole, les agriculteurs de la Région Fès-Meknès n'ont pas caché leur contentement à la suite des dernières chutes de pluie qui s'annoncent très bénéfiques pour la campagne agricole. «Jusqu'à présent, rien n'est perdu, espérant la continuité des précipitations», affirment des agriculteurs. En effet, les dernières précipitations qu'a connues la région vont permettre dans un premier temps de soutenir la nappe phréatique (puits et barrages) et le remplissage des lagunes (Daït Aoua et Ouiouane) qui ont été dans leurs niveaux minimums ces dernières années et qui présentent une principale source en eau pour les petits agriculteurs. «Les chutes de pluie que connaît actuellement la région sont très bénéfiques notamment pour les cultures céréalières, surtout le blé tendre et la culture végétale. Elles vont permettre la mobilisation des parcours pour le pâturage. Elles vont aussi réduire la facture énergétique en irrigation», explique, Fouad Mansouri, agriculteur et vice-président à la Chambre de l'agriculture de la Région Fès-Meknès. Il faut noter que le rendement d'huile d'olive sera également impacté, puisque plus de 30% des olives ne sont pas encore récoltés à cause du manque de pluie enregistrée. La région a également enregistré une forte vague de froid avec des températures qui ont atteint -4% dans les provinces d'Ifrane, Imouzzer et Bouiblane, ce qui est très bénéfique pour les rosacés, surtout le pommier. Plus généralement, «la pluie a tendance à améliorer le moral des agriculteurs, chose qui permet de redynamiser le secteur agricole», fait remarquer Fouad Mansouri. De son côté, pour faire face aux aléas climatiques, la Chambre régionale d'agriculture de la Région Fès-Meknès a lancé une campagne de sensibilisation aux agriculteurs sur le développement de l'agriculture durable, notamment la mise en place de plusieurs techniques de semis direct pour lutter contre les changements climatiques. D'après Meryem Bibeh, secrétaire générale de la Chambre régionale d'agriculture, «ce programme, qui a concerné une superficie globale de 500 ha au niveau de la Région Fès-Meknès, vise à réduire le coût des intrants et à améliorer la productivité des agricultures. Il a porté sur 27 ha en 2015-2016, 150 ha en 2016-2017 et 314 ha cette année». Et d'ajouter, «parallèlement, plusieurs mesures, destinées à augmenter la production agricole, ont été initiées par le ministère, dont la préservation des ressources hydriques et l'installation de la technique d'irrigation localisée, subventionnée à hauteur de 80% pour les superficies qui dépassent les 5 ha et 100% pour les superficies à moins de 5 ha, outre les subventions relatives au matériel agricole». Sefrou : la campagne bien avancée Par ailleurs, jusqu'au 8 janvier courant, la province de Sefrou a enregistré des pluviométries de 115 mm. Les travaux du sol (labour) ont atteint 89.200 ha avec une augmentation de 60% par rapport à la campagne précédente. Cette campagne est marquée par le recours des agriculteurs aux travaux superficiels du sol pour substituer les travaux de fond (avec charrues à disque ou à soc, chisel, steeple-plow) qui affectent la structure du sol agricole. Pour la superficie emblavée (semée), elle est estimée à 89.620 ha enregistrant ainsi une diminution de 9% par rapport à la campagne précédente. Ceci peut être expliqué par le retard des pluies. Mais ce retard sera rattrapé par l'installation des cultures de printemps. Cela dit, il faut noter que les céréales prédominent les superficies emblavées avec 77.290 ha, soit 86%, suivi des légumineuses avec 7.380 ha, soit 8% de la superficie emblavée. Les fourrages ne représentent que 4.950 ha. Parallèlement, la DPA de Sefrou s'inscrit dans un programme régional de semis direct par une superficie de 20 ha. Le semis direct est une technique qui consiste en l'installation des semences à l'aide d'un semoir spécial qui regroupe plusieurs opérations en un seul passage : l'ouverture du sillon, le dépôt de graine et la couverture de la semence dans un sol non travaillé et couvert par les résidus végétaux de la campagne précédente. Les avantages de cette technique résident en l'absence totale du travail du sol (ni retournement, ni décompactage, ni préparation de lit de semence) et par conséquent la diminution des charges, la préservation de la stabilité du sol agricole et sa protection contre les risques de l'érosion, la diminution de l'évapotranspiration et la rétention des eaux du sol pour servir à la culture prochaine. Actuellement, l'état des cultures installées avec les dernières précipitations est très normal avec un stade de levée pour les céréales. Pendant cette période, les agriculteurs céréaliers se préparent par l'achat des herbicides pour commencer le traitement de leurs champs contre les adventices.