La filière, qui vient de se doter d'une fédération interprofessionnelle, aspire à la conclusion d'un nouveau contrat-programme, les objectifs de l'actuelle feuille de route ayant déjà été dépassés sur le plan de la production, des investissements réalisés et du rapatriement en devises, avec un chiffre d'affaire annuel s'élevant à 290 millions euros à l'export. Les professionnels de la filière des fruits rouges unissent leurs forces. Ils se sont regroupés, il y a quelques jours, à Larache, au sein d'une nouvelle fédération interprofessionnelle (Interproberries Maroc), qui a tenu son Assemblée générale constitutive en présence du Collège de la production et de la valorisation. Il s'agit de l'Association marocaine des producteurs de fruits rouges (AMPFR) et de l'Association marocaine des conditionneurs-exportateurs (AMCEFR) qui sont à l'origine du lancement de cette nouvelle structure, créée conformément aux dispositions de la loi n° 03-12 relative aux interprofessions agricoles et halieutiques. Pour Mohammed Ammouri, président de cette fédération interprofessionnelle, les défis ne manquent pas pour développer davantage la filière des fruits rouges au Maroc, dont le volume d'investissement a atteint 2,136 MMDH dans le domaine agricole et 920 MDH dans les unités industrielles. Sept comités de travail ont ainsi été créés pour développer davantage ce secteur sur le plan de la commercialisation, de l'accompagnement des producteurs-exportateurs lors de la formation et du conditionnement, en plus du volet social et des règles sanitaires et phytosanitaires. Toutefois, «la profession aspire à la conclusion d'un nouveau contrat-programme puisque les objectifs de l'actuelle feuille de route, proposés à l'horizon 2020, ont été déjà dépassés sur le plan des investissements réalisés, de la production et de la création d'emplois, en plus du chiffres d'affaire et le rapatriement en devises», explique Mohammed Ammouri, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine des fruits rouges. Aujourd'hui, la filière regroupant les cultures de la fraise, de la framboise et de la myrtille en est à sa troisième décennie de développement, depuis sa naissance dans les périmètres du Loukkos et du Gharb puis son développement dans la région du Souss et à l'Oriental. Durant la campagne 2016-2017, la superficie totale des petits fruits rouges a atteint 5.363 ha dont 3.050 ha pour la fraise, 1.200 ha pour la myrtille et 1.100 pour la framboise, le reste étant dédié à la mûre et aux baies de Goji. Dans le détail, la culture des fruits rouges est menée au Maroc par 629 exploitations agricoles dont 593 exploitations consacrées à la fraise, tandis que 20 et 12 exploitations sont respectivement dédiées à la framboise et la myrtille. S'agissant du chiffre d'affaires à l'export, la filière a enregistré un volume de 3,340 MMDH au titre de l'année 2016-2017, essentiellement grâce à la myrtille. En ce qui concerne la production, elle est estimée à plus de 162.710 tonnes lors de la campagne 2015-2016, grâce aux rendements qui oscillent entre 45 et 50 t/ha, contre 30.000 tonnes en 1995. Aujourd'hui, près de 20% des fraises marocaines sont exportées en frais de novembre à mars, tandis que 55% le sont surgelées d'avril à juillet et 25% sont réservées au marché national. Toutefois, la quasi-totalité des exportations agricoles sont certifiées Eurepgap/Global Gap pour répondre aux exigences des clients et aux normes techniques des marchés européens et américains, notamment en matière de contrôle des résidus des produits phytosanitaires et de traçabilité pour chaque lot exporté. Concernant le taux d'exportation des petits fruits rouges, il est actuellement de 75%, de 95% pour les myrtilles et de 90% pour les framboises. D'autres cultures sont actuellement en cours de développement, à l'instar de la mûre et des baies de Goji. Pour la myrtille, qui a démarré en 2008 avec 15 ha, elle s'étend aujourd'hui sur 1.200 ha pour une production exportée en 2017 de 15.984 tonnes, soit 15.367 tonnes en frais et 617 tonnes en surgelé. S'agissant de la framboise, qui a démarré en 2005 avec 30 ha, elle couvre actuellement une superficie de 1.100 ha pour une production exportée de 14.317 tonnes, soit 13.308 tonnes en frais et 1.009 tonnes en surgelé. Toujours en termes d'export, les petits fruits rouges marocains sont expédiés à environ 41 pays. Néanmoins, la destination principale reste l'Union européenne, mais aussi le marché nord-américain, la Chine et les pays scandinaves. Selon l'AMCEFR, la progression des exportations marocaines -surtout en fraises surgelées- est essentiellement due à l'implantation au Maroc (12e exportateur à l'international) de grandes firmes européennes qui ont réalisé d'importants investissements dans les 23 unités industrielles de conditionnement et de surgélation au Maroc.