Le président du Conseil de la concurrence est dans l'expectative. Ce conseil a passé six années à attendre la loi instituant ses attributions, et quand cette loi a vu le jour, cela fait trois années que les membres du conseil ne sont pas nommés. Un gel qui met cette institution en flagrante contradiction avec les dispositions de la Constitution. Abdelali Benamour, qui s'exprime sans langue de bois, dans l'émission «Fi Samim», ne cache pas son ras-le-bol et s'estime pratiquement hors-jeu. Plus encore, il fait valoir ses droits à la retraite, comme il l'a annoncé au chef de gouvernement, pour ne pas déposer sa démission pour des raisons éthiques. Maintenant, nous avons une institution qui n'existe que dans les textes, car dépourvue de tous ses pouvoirs, en dépit de sa force constitutionnelle, mais en même temps coûte un budget à l'Etat. Son président et ses membres touchent leur salaire d'une façon normale et les dépenses de fonctionnement sont payées régulièrement pour un rendement inexistant en porte-à-faux avec les règles les plus élémentaires de la bonne gouvernance. Ce que révèle le président dans cet entretien est grave, puisqu'il y va aussi de l'image pays, du moment que notre conseil est en partenariat avec les conseils de concurrence de certains pays et des organisations internationales. Cela interpelle le chef de gouvernement qui doit clairement afficher sa volonté, ou non, de mettre en application une disposition constitutionnelle qui confère au conseil de concurrence le pouvoir d'auto-saisine avec toutes ses conséquences. Une disposition qui, apparemment, ne plaît pas à tout le monde.