L'Apefel tire bien son épingle du jeu dans la Région Souss-Massa qui était parmi les premières à prendre des mesures de bonne gestion de l'eau d'irrigation. Les éleveurs dans les zones montagneuses ont des problèmes d'accès aux aliments de bétail. Bonne disponibilité de l'orge, tandis que le bran a atteint le prix record de 2,7 DH/kg. Quel impact ces dernières pluies auront-elles sur la campagne agricole, sur la production des fruits et légumes et sur l'élevage ? Si elles sont venues un peu en retard, ces précipitations qui intéressent l'ensemble du pays, ne sont pas pour autant superflues. Les professionnels, agriculteurs et éleveurs les ont accueillies avec beaucoup de satisfaction malgré les difficultés inhérentes au froid et à la neige dans certaines régions. Contacté par Les Inspirations ECO, Samir Belghol, directeur de l'Association des producteurs, exportateurs des fruits et légumes (Apefel), a expliqué que ces pluies sont surtout bénéfiques pour la nappe phréatique et pour le remplissage des barrages. Elles bénéficient en premier lieu aux cultures de plein de champs. Mais les professionnels de l'Apefel en profiteront de manière indirecte à travers la montée du niveau des eaux souterraines puisque la majorité de leur activité se fait sous-serre où l'irrigation entre en jeu. Surtout à Souss-Massa où le recours à l'eau d'irrigation représente une nécessité, eu égard aux standards de quantité et de qualité que les produits agricoles requièrent dans la région. Une région qui était d'ailleurs la première, comme le rappelle Belghol, à s'inscrire dans le programme des contrats de nappes avec plusieurs partenaires dont le Conseil régional, l'ORMVA, l'Agence du bassin hydraulique et le ministère de l'Agriculture. Une étude a été réalisée dans ce sens et dont les résultats ont mis en exergue le nombre des usagers de l'eau souterraine et expliqué les scénarios de gestion durable de cette denrée. Aujourd'hui, le contrat de nappe qui est en phase de souscription des bénéficiaires a porté à ce jour sur 2.800 hectares. La gestion de l'eau dans un contexte de stress est ainsi érigée en priorité pour une agriculture pérenne dans l'une des régions les plus riches. Parmi les scénarios pris en considération figure l'eau issue du dessalement, un projet en phase finale de mise en œuvre. Quid de l'élevage ? Haj Mohamed Hanane, éleveur et trésorier de l'Association nationale des éleveurs d'ovins et de caprins (ANOC), estime que l'effet réel de ces pluies se sentira en mars prochain quand les pâturages seront bien fournis. Mais l'espoir est toujours de mise, selon ce professionnel, pour une année agricole moyenne. Actuellement, la seule difficulté a trait au stock d'aliments de bétail dans une période de froid où les élevages ont besoin d'énergie et de protéines en quantité suffisante pour passer l'hiver. À plus forte raison, qu'il s'agit de la période des naissances pour les ovins et caprins avec toujours le même souci quant à la capacité d'allaitement. La situation se complique, selon lui, dans les régions montagneuses où les voies d'accès aux marchés d'approvisionnement deviennent impraticables. En tout cas, l'orge est disponible avec les quantités nécessaires. Ce qui n'est pas le cas pour le bran qui sert d'aliment d'appoint et dont le prix a atteint 2,7 DH/kg. En tout cas, la campagne est loin d'être compromise, loin s'en faut. Elle se déroulerait dans des conditions normales malgré le retard des pluies, selon un rapport de la Direction régionale de l'Agriculture Casablanca-Settat. Et de préciser que la pluviométrie moyenne cumulée jusqu'au 28 décembre dernier est de 76 mm, soit un déficit de 53 et 51% respectivement par rapport à la campagne agricole précédente (160 mm) et par rapport à la moyenne pluriannuelle (154 mm). Un cumul moyen de 40 mm a été enregistré à partir du 10 décembre 2017, ce qui a donné de l'espoir aux agriculteurs qui ont amplifié leur activité agricole. Dans un rapport sur l'état d'avancement de la campagne agricole 2017-2018, au 28 décembre dernier, la Direction fait observer que d'importantes mesures sont prises pour assurer la réussite de cette campagne. Il s'agit principalement de la disponibilité des semences sélectionnées et des engrais, ainsi que l'organisation de rencontres sous forme de journées d'information et de sensibilisation pour l'approvisionnement en intrants agricoles (semences et engrais), initiées au profit des agriculteurs des provinces relevant de la zone d'action de la DRA de Casablanca-Settat.