Selon le Fonds monétaire international, la croissance de l'économie gabonaise devrait rebondir en 2018 grâce à la reprise des cours du pétrole. Après un décevant 0,8% de croissance en 2017, le PIB du Gabon devrait rebondir en 2018. La prévision émane du Fonds monétaire international (FMI), dont le Conseil d'administration a achevé, le 21 décembre, la première revue du programme économique du Gabon appuyé par l'accord triennal conclu au titre du mécanisme élargi de crédit. Selon l'institution financière, ce retour de la croissance s'explique par le redressement des cours du pétrole, la vigueur des autres matières premières et le renforcement de la confiance du secteur privé. À l'issue de sa réunion, le FMI a par ailleurs approuvé le décaissement immédiat de près de 101,1 millions de dollars pour le Gabon, ce qui porte le total des montants décaissés jusqu'à présent dans le cadre de l'accord à environ 202,3 millions de dollars. L'accord triennal élargi en faveur du Gabon, d'un montant avoisinant 642 millions de dollars au moment de l'approbation, a été approuvé par le Conseil d'administration le 19 juin 2017. Résultats satisfaisants «Le programme de réformes appuyé par le FMI vise à assurer la stabilité macroéconomique et à jeter les bases d'une croissance durable. Il a également pour objectif de veiller à la viabilité de la dette au niveau national et de contribuer à rétablir et préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC)», note l'institution de Bretton Woods. Pour Tao Zhang, directeur général adjoint et président par intérim, «les résultats obtenus par le Gabon dans le cadre du programme ont été globalement satisfaisants. Bien que la situation économique demeure délicate, certains signes laissent entrevoir un retournement de la tendance descendante». Il est également à noter que le Conseil d'administration du FMI a approuvé la demande des autorités en faveur d'une dérogation pour non-observation du critère de réalisation continu, relatif au plafond pour l'accumulation de nouveaux arriérés extérieurs de paiement par l'administration centrale. Recettes non pétrolières Dans ses recommandations, Tao Zhang, le directeur général adjoint, appelle les autorités gabonaises à «s'employer à mobiliser les recettes non pétrolières, qui ont chuté à des niveaux historiquement bas». Le repli, poursuit-il, s'explique certes en partie par les retombées négatives du choc pétrolier et des mouvements de grève des agents des impôts, mais les autorités ont besoin d'accélérer les réformes pour réduire le recours excessif aux exonérations fiscales ad hoc, et corriger les faiblesses de l'administration fiscalo-douanière. «Pour poursuivre la diversification de l'économie, il faudra un secteur financier capable d'accompagner ce processus. Des mesures énergiques doivent être prises pour mener à terme la résolution des trois banques publiques en difficulté, tout en réduisant dans dans la mesure du possible les coûts budgétaires», ajoute le responsable du FMI. Il est à noter que le programme du Gabon repose sur la mise en œuvre, par les institutions régionales, de politiques et réformes d'accompagnement, dont le durcissement de la politique monétaire, l'élimination des avances statutaires, une réglementation et supervision avisées du secteur bancaire, et des contrôles stricts dans l'octroi de crédit aux banques. Fiche pays gabon Taille 1,8 million de consommateurs Monnaie franc CFA PIB/Hbt 7.692 dollars Croissance 0,8% (2017) Région économique CEMAC Note Coface C Doing business 2017 167e/189 Tensions politiques depuis la présidentielle de 2016 Depuis la réélection contestée d'Ali Bongo en août 2016, un calme relatif est revenu au Gabon, mais le paysage politique est à reconstruire, alors que les élections législatives prévues en décembre 2016, puis au 30 juillet 2017, ont été reportées au mois d'avril 2018. L'ouverture d'un dialogue politique national en mars 2017 par l'administration d'Ali Bongo, mais boycotté par Jean Ping et ses partisans, s'est conclue après deux mois de discussions sans véritablement remettre en cause les grands équilibres institutionnels. Le mécontentement social reste par ailleurs nourri par les inégalités et les carences en matière de fourniture de services de base. La grève des enseignants depuis le mois d'octobre 2016 pour réclamer primes, arriérés de salaires et la construction de nouvelles salles de classe se heurte à un gouvernement qui reconnaît le bien-fondé des revendications, mais affirme ne pas avoir assez d'argent pour accéder à ces requêtes. Enfin, le développement à long terme du pays demeure contraint par la faiblesse de la gouvernance.