Renforcer le «partenariat d'exception» qui lie le Maroc et la Côte d'Ivoire mais aussi participer au 5e Sommet Union africaine-Union européenne. Tel est le contexte dans lequel intervient la 4e visite du roi Mohammed VI en Côte d'Ivoire depuis 2013. Du multilatéral et du bilatéral à la fois. La visite du roi Mohammed VI en Côte d'Ivoire entamée ce dimanche 26 novembre est un déplacement qui compte double. Celle-ci est à la fois l'occasion pour le Maroc et la Côte d'Ivoire de renforcer leur partenariat désormais qualifié d'«exception» mais aussi pour le royaume de participer au 5e Sommet euro-africain, désormais baptisé «Sommet UA-UE». En étant le premier chef d'Etat à fouler le sol ivoirien, le souverain réitère sa proximité et renouvelle les relations fortes qui le lient au président ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Cette nouvelle visite en Côte d'Ivoire, la quatrième du genre depuis 2013, permettra, sur le plan bilatéral, «de faire le suivi des projets lancés au cours des précédents déplacements royaux, d'imprimer une impulsion encore plus forte à cette relation et de poursuivre la tradition de concertation entre SM le roi et son frère le président Ouattara sur les questions régionales et internationales», indique le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita. Débarquements Des entretiens entre les deux chefs d'Etats sont au menu de cette visite de «travail et d'amitié». Il est également prévu, à en croire l'agence ivoirienne de presse, l'inauguration de deux points de débarquement offerts par le roi lors d'une visite en Côte d'Ivoire en mars 2013. «D'un coût de plus de 3,3 milliards de francs CFA (environ 50 MDH), ces deux points de débarquement ont été aménagés respectivement dans le quartier de Locodjoro et dans la ville de Grand-Lahou». L'évolution du gigantesque projet d'aménagement de la baie de Cocody sera au cœur des discussions entre les deux parties, qui entendent renforcer leur partenariat. Ce dernier s'érige désormais comme un modèle en Afrique car en quelques années, la Côte d'Ivoire est devenue la première destination des investissements extérieurs marocains. En 2015, le royaume y a même occupé le rang de premier investisseur étranger pour l'année 2015, avec un volume d'investissements dépassant les 132 milliards de Fcfa (2MMDH). L'intérêt des entreprises marocaines pour ce «poumon économique» de l'UEMOA demeure même si durant le premier semestre de l'année 2017, leurs investissements n'y ont pas excédé 8 milliards de Fcfa (123 MDH). Balance commerciale Globalement, les échanges commerciaux entre Rabat et Abidjan ont triplé à leur tour ces dernières années. Le volume des exportations marocaines est passé de 39.487 millions de Fcfa en 2012 à 106.305 millions de Fcfa en 2016. Quant aux importations marocaines en provenance de la Côte d'Ivoire, elles ont connu à leur tour une évolution pour atteindre 14.188 millions de Fcfa en 2016, contre seulement 8.230 millions Fcfa en 2012. La balance commerciale demeure excédentaire en faveur du Maroc avec plus de 92.117 millions de Fcfa en 2016. Sommet UE-UA : Un discours royal attendu sur la migration Le Maroc prend part au Sommet UA-UE, qui se tient les 29 et 30 novembre à Abidjan. La participation du roi Mohammed VI à ce rendez-vous important donne plus de relief à ce sommet, qui intervient dans un contexte tendu relatif à la migration. Cela d'autant plus que le souverain a en charge le dossier de la migration auprès de ses pairs de l'Union africaine. Dans ce sens, le discours royal sera très attendu au Sommet UA-UE, qui sera axé sur la sécurité, la jeunesse et la migration. Le scandale international de la vente de migrants africains comme esclaves en Libye a de nouveau mis sur le devant de la scène de façon tragique la question de l'immigration africaine vers l'Europe. Le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a d'ailleurs demandé des «mesures urgentes et coordonnées entre les autorités libyennes, l'Union africaine, l'Union européenne et les Nations Unies». Quelque 83 chefs d'Etat et de gouvernement sont ainsi attendus à Abidjan pour deux jours, en plus des 5.000 autres participants.